Les indiens se rassurent comme ils peuvent...
silas-chien-dutopie
Les indiens se rassurent comme ils peuvent, il n'y a pas d'autre vie...
Mes yeux sont avides, mes bras me semblent vides...
Rien à porter...
Rien à soutenir...
Il y a les enfants à qui je donne tout ce que je suis et ils me le rendent bien.
Mais le soir tombe et mes mains tremblent...
Elles frémissent de souvenirs absents quand mes doigts serrent la nuit...
J'étends mon corps dans la mémoire olfactive du sien...
Ma bouche se souvient, ma peau et mes paumes redonnent forme à ses hanches, à ses cuisses, à ses seins...
Ma langue, nappée des sucs fluides de ses soies, redessine à l'infini la géographie subtile de ses antres accueillantes...
Ma plume solitaire s'assèche tandis qu'au fond de son ventre l'encre est abondant.
Au creux de ses reins les idées m'inondent, je noircirais des pages de plaisirs vacillants au gré des va-et-viens enrobés d'encre brune de l'étoile qu'elle me tend...
Mais sans elle, seulement baigné de mes souvenirs, il me faut aimer beaucoup pour écrire un peu...
M'extraire de mes songes, en sortir, délivrer sur le papier le bonheur que j'éprouve...
Je ne veux plus rien écrire, je ne veux plus me forcer à faire remonter à l'esprit le plaisir chaud de nos corps mouvants, de ses cris sous l'étreinte, et des vagues concentriques à l'instant de sa jouissance fiévreuse et cambrée...
Je ne veux plus sortir d'elle, desserrer l'étau de ses compas aux calices veloutés, quitter le voile de ses temples pour cracher, sur un carnet chic mais vulgaire, des mots plats et fades ne servant qu'à rebâtir artificiellement, aux longs instants de solitude, un environnement d'extase que je ne retrouverai pas...
Un jour à la fois... chaque jour avec toi...
Je ne veux plus écrire, décrire pour me souvenir, mais rédiger à deux les instants sensibles menant à demain...
Je ne vis plus, je ne dors plus...
Je ne veux plus, je ne peux plus, je ne sais plus...
Elle part...
La Mort reprend davantage ses quartiers... gagnant chaque fois un peu plus, sur les pièces, encore inoccupées, d'un corps affamé par les souvenirs charnels que l'esprit lui impose...
Et le cœur, lui, explose !
Les indiens se rassurent comme ils peuvent...
Il n'y a pas d'autre vie !
Un érotisme si romantique silas !...mais si triste.
· Il y a presque 9 ans ·J'adore :"ma langue nappée des sucs fluides de ses soies".."Je noircirais des pages de plaisir..." "desserrer l'étau de se compas aux calices veloutés" C'est très beau !
Louve
Triste parce que ma Muse vit trop loin de moi...
· Il y a presque 9 ans ·Beau parce que le manque généré par la distance exacerbe le spleen et la noirceur...
Heureux que cela vous plaise, chère Martine !
silas-chien-dutopie
Quel dommage !
· Il y a presque 9 ans ·Louve
Magnifique. Poignant et terriblement efficace. J'aime votre écriture Silas.
· Il y a presque 9 ans ·lyselotte
Heureux que cela te plaise Lyselotte... Content de te retrouver aussi ! Bisous
· Il y a presque 9 ans ·silas-chien-dutopie
Sombre , mais si belle !
· Il y a presque 9 ans ·mysterieuse
Baisers brûlants à toi, Belle pour laquelle je sombre !
· Il y a presque 9 ans ·silas-chien-dutopie