LES MIROIRS INSISTANTS

Des larmes en fines gouttes se dissolvent sous l'ardent chardon d'une belliqueuse souffrance. De ce pluvieux et curieux destin, je m'abrite sous des ombres aux langoureuses beautés. Telle une reine détrônée, j'abdique en révolte, somptueuses colères et rage fougueuse à la merci d'une sadique vengeance. On me vole ma vie par tranches de haine. Mes sottes erreurs se taisent. Mes mots engendrent d'autres mots, d'autres syllabes, d'autres lettres aux imposteurs : mes fidèles « tourmentes.* » Je me cède au premier baiser. Je le salive en ivresse comme on s'abreuve à la fontaine d'un bourbon aux saveurs « sirupeuses.* » Je craque sous d'étranges étreintes : comme des mains en « salies* » dans des restes de boue au cœur d'un cancer avarié. Je vole mes derniers souffles à de tremblantes et si belles âmes. Je me mire dans ces miroirs incertains, o ù une ascétique lame me cisèle en péchés écorchés, vipères aux crocs « déblanchis. » Tout délicatement striée, je me taie d'une mort aux acides noirâtres.

L' ( * ) signifie l'utilisation d'une forme de néologismes, que je nommerai plus simplement : "sophinismes." Encore là, sous la réserve d'une incurable humilité^^^^