Les nuages

erhor

"J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages!"


Je les aime par tous les temps, où qu'ils aillent et qu'importe leurs formes.

Je les aime en leur absence quand je me plais à les dessiner.

Je les aime car ils valent plus que ton or, les nuages,

Lui qui ne brille dans l'oeil de l'homme que pour salir sa destinée.


Je les aime car ils protègent ton Dieu,

Je les aime car ils incarnent la beauté de ce qui n'est pas,

Je les aime bien qu'ils me laissent sans repère, ces nuages.


Je les aime car ils sont mon père quand la foudre le rappelle,

Car ils sont la douceur de ma mère, ces nuages,

Distants et pourtant si proches de ma soeur et mes frères.


Ils sont mes amis quand le vent ne les pousse pas.

Ils sont tout à la fois, mes souvenirs et mes espoirs, ces nuages,

Ils sont, parfois jusqu'à ma patrie, mon enfance oubliée que le vent déporta.


Oui, je les aime plus que tout, ces merveilleux nuages,

Pourtant je sais que leur faute est entière

Si je ne reste que l'ombre de moi même.


(Réf.:L'étranger, Baudelaire)

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