les plumes

Bérénice

Est-ce que tout doit vraiment être montré 

Ce qu’on a dans le portefeuille plein de tripes. Notre rêve.

Comme un polochon que les autres iraient crever. Ça laisserait des plumes partout.

On aurait des plumes dans la tête.

Et ça, cet ensemble de couleurs, c’est mon oreiller. C’est les plumes. Les plumes de ma tête.

Peindre sur des toiles, de chiffons, du carton, les rideaux de la cuisine.

Et à vrai dire, personne ne verrait, ne serait-ce qu’un dixième de tout ça.

C’est comme une boîte noire. Ceux qui étudient ont dit que c’était là qu’on stockait tout notre merdier.

Y a un minuscule coin de notre cerveau qui enregistre minutieusement tout ce qu’on ne veut pas voir, plus regarder de près. Tous ces moments où la ligne a fait faux bond.

Et bien, ce merdier là, il n’est pas dans ma tête.

Mon cerveau à moi, il a des fuites. Un jour, les vannes se sont ouvertes.

Alors maintenant, la mémoire, elle est là.

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