les reflets de l'aube.

- Ouvre la bouche !

Les lèvres de Philippe s'entrouvrirent. Tandis qu'il la fixait, elle y glissa une cigarette.

- Tire !

Il aspira lentement et fit rougir son bout incandescent. Elle le regardait en souriant. Il tira une seconde fois, avala la fumée profondément et se laissa aller sur le lit, en regardant le plafond. Lola en profita pour enlever sa ceinture et faire sauter les boutons sa braguette.

- Le café va être froid.

- Pas grave on le réchauffera, dit-elle.

A son tour, Lola ouvrit la bouche. Les reflets du lac voisin donnaient des vagues de lumière sur le plafond, un moment doux, calme, dans le parfum du café et du pain grillé qu'elle venait de préparer.

Il ne sentait plus que la chaleur tiède de sa langue qui glissait lentement tout autour de son sexe, sans cesse. La douceur de cet instant l'envahissait, comme les reflets d'eau se répandaient sur le plafond. Noyade corporelle, loin, très loin au fond de sa gorge, happée, aspirée, engloutie. Noyade visuelle dans les reflets de l'aube... L'ombre d'un oiseau vint le distraire, il regarda par la baie vitrée et découvrit le volatile posé sur la table de jardin. Philippe eut la sensation qu'il admirait la chevelure blonde de Lola, posée là entre ses cuisses.

Béat, il ne se sentit plus que son sexe aller et venir de plus en plus loin dans l'humide, se laissa aller, coula à pic, à bout de souffle. C'est cet instant que l'oiseau choisit pour déployer ses ailes et s'envoler. Philippe achevait son voyage au pays de Lola...