Les rosiers de Parmesan. (1)

J'ai écrit un super texte à mon chien... mais comme il sait pas encore lire je me contente de le lui mimer un peu tous les jours. Je lui fait gestuellement des tableaux, comme un peintre le ferait devant ses toiles et avant que son modèle ne perde la position:

- Comme ça c'est bien ! Ne bouge plus !

J'ai commencé par la niche en formant un cube avec mes mains, puis, avec des mouvements circulaires et touffus, j'ai interprété les rosiers grimpants de derrière sa maison. Il était content, il remuait déjà de la queue. Pour bien lui faire comprendre qu'ils étaient en fleurs j'ai reniflé le parmesan des pâtes de midi qui trainait sur la table de la cuisine... puis je lui en ai donné un petit bout, voir s'il aimait: la réponse était sans appel. Il transpirait d'affection, laissant ses glandes surrénales à l'oubli. 

J'ai toujours en début de printemps, associé l'odeur du parmesan à celle des pieds de mes rosiers lorsque ceux-ci s'épanouissent floralement: le fumier de cheval tire ses dernières fragrances de l'hiver. 

- Tu vois mon Kiki, ça c'est une mandoline, ça sert à rapper le fromage... on peut essayer de le faire avec les roses, mais on assaisonne rien avec !

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