Les Shadoks

Hervé Lénervé

On les croyait totalement disparus de la surface de leur planète. Faux ! Une nouvelle génération spontanée de Shadoks est réapparue.

Ils sont, à présent, écoresponsables, 100 % électrique, mais à fil. Donc, bien sûr, aux heures de pointe, cela crée des emmêlages. Des conflits et des becs froissés. Les Shadoks ont un enrouleur de trente kilomètres, ce qui leur pose un problème pour les départs en vacances.

Je rappelle que les Shadoks ne disposent que quatre mots : Ga, Bu, Zo, Meu, pour communiquer. Je vous traduirais donc leurs dialogues.

Regardez les enfants, il nous manque dix kilomètres pour aller à la mer.

Comme l'année dernière, papa.

Tant pis on ressaiera l'année prochaine.

Avec la réapparition des Shadoks sont réapparus les Gibis, aussi. Mais avec une autonomie de 50 kilomètres grâce à des fils électriques élastiques. Ce qui déclenche un sentiment d'injustice inégalitaire des libertés de déplacements. Les Shadoks manifestent dans tout le pays pour avoir eux aussi 2 km de plus. Je rappelle que le système métrique des Shadoks utilise les mêmes quatre mots Ga, BU, Zo, Meu, comme chiffres, ce qui rend tout calcul impropre à l'exactitude.

Et pendant ce temps là, les Shadoks ne pompent pas et l'économie du Pays en pâtit.

Comme la planète des Shadoks a un volume changeant. Les Shadoks qui tombaient naguère dans le vide de l'espace restent à présent suspendus la tête en bas, à leur fil électrique en gesticulant et en attendant qu'un changement de volume planétaire leur soit favorable. Pour ces raisons, le professeur Shadoko continue ses recherches sur sa fusée filaire pour aller envahir la Terre.

- Professeur, il nous manque dix kilomètres pour conquérir la Terre.

- Pas grave, on va voler.

Je rappelle que les Shadoks sont des volaille pédestres comme l'autruche et le dodo. Ne sortez pas sans casque.

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