Les temps du sommeil agité

chevalier-neon

Maman, un siècle n’est qu’une seconde
où je n’ai que le temps de me demander « pourquoi ? »
Plus me viennent les réponses, plus transparentes se font les ténèbres,
plus le doute me fait sa proie.

Qu’est-ce que nous, qu’est-ce qu’elle, qu’est-ce que moi
font avec eux ?
Pourquoi sont-ils avec nous ?
Pourquoi sont-ils tout court…

« Les raisons de commettre un crime sont toujours mauvaises ;
Ou bien au lieu d’être un crime, c’était un bienfait. »

Maman, si je commence à pleurer maintenant
je ne m’arrêterai plus jamais.
Mes yeux sont désespérément secs depuis toi, parce que
on n’abreuve pas le désert.

Même toi partie, j’ai pensé
qu’il y avait pire dans la vie ;
Il n’y a rien de pire dans la mort qui a tout d’égal.

Je ne crains pas ces fatalités
que certains disent cruelles à tort
quand elles ne sont de la volonté de personne.

À côté de la mort qui prend,
il y a ceux qui la donnent.
Je les ai rencontrés, et avec un cœur qui bat
toujours, obéissant à ma nature, défiant la leur,
j'ai arrêté de faire face à l’absence de ce qui aime
pour lutter contre la présence de ce qui hait.


Maman, le sablier s’est brisé, dispersant à tout va
le temps qui n’a plus de destination.


Tout s’est arrêté, et moi avec,
et dans le miroir
ce visage qui dessine une jeunesse
à laquelle seul le Diable semble vouloir me laisser croire.
Combien de temps encore
jusqu’à ce que disparaisse la paralysie de l’esprit ?


Qu’importent les couleurs luxuriantes ;
j’ai un film en noir et blanc devant les yeux.


Cette fille qui a jadis voulu mourir par amour,
cette fille qui veut maintenant vivre par haine ;
au milieu de l’humanité
elle n’est qu’un de ces milliards
de grains de sable dispersés
sous les ruines de verre du sablier.


Le temps est mort
et plus jamais n'engendrera.

(écrit sur une impulsion le 17 février 2013)

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