Les vieux

ristretto

Leurs mains tremblantes et molles trébuchent sur les chemins du moindre quotidien.
Le regard flou, barré de cataracte, ne cherche plus vraiment d’horizons.

Dans la demi pénombre, ils demeurent à attendre, sans compter les minutes – cadence dérisoire - sans même compter les heures, ni les jours qui passent.

Quand enfin vient la nuit , leurs pas mal assurés hésitent à les mener jusqu’au pied de leurs lits.
Le sommeil viendra-t-il faire oublier ces corps qu’ils traînent comme boulet ?

Ou l’insomnie sera-t-elle là, compagne scélérate, délivrant au compte gouttes des bribes de mémoire ... ...un rire clair d’enfant, doigts dans la confiture,
un arbre de Noël, bataille de polochon,
deux vélos dans la haie – apprendre à embrasser-,
première cigarette en sortant du ciné, le rendez-vous manqué,
la moiteur d’un sexe et son goût délicieux,
le voyage à la mer, les pleurs d’un bébé,
un soleil d’avril, le parfum de sa peau et le sel sur ses lèvres..

Perfide maîtresse, traîtresse, insomnie diabolique

Que reste-t-il de ces plaisirs, leurs carcasses douloureuses n’en ont rien retenu, Seuls, ils écoutent le noir et pleurent les secondes.

novembre 2009

Signaler ce texte