Les vilains 6

Hervé Lénervé

Ce matin, dans mon jardin, j'ai vu un cricket.

On ne voit plus de crickets, de nos jours, ils sont en disparition, ce doit être le réchauffement et hop !

Bref, je n'ai rien de personnel contre les crickets, mais qu'ils disparaissent ou pas, je m'en fous un peu. Ce que je veux garder ce sont les souvenirs de mon enfance campagnarde. Où les crickets foissonnaient, ils étaient partout. Même dans la soupe.

Quand on marchait dans les champs avec nos nouilles, ils sautaient dans nos jambes nues en nous chatouillant les mollets. Bon, on n'est pas dans un conte de fée, non plus, quand on en chopait un et ils étaient faciles à choper, on lui arrachait les pattes pour voir s'il sauterait plus loin. On était des vilains, rapellez-vous.

Quoi qu'il en soit, ce ne sont pas les crickets de mon enfance qui me manquent le plus, c'est le temps de mon enfance.

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