Les visiteurs... du soir.

Hervé Lénervé

Allez, une petite chronique de film. On m'en redemande, si, si !

Alors, « No Country pour Old Men. » Ah, non, pas lui, déjà fait, je crois. De toute façon, je n'ai que quatre films de référence, ça va être vite trouvé.

« Aguirre, la colère de Dieu » Déjà fait.

«  2001 l'Odyssée de l'Espace » Déjà fait.

«  Les visiteurs du soir » Jamais fait ! Yes !

Donc, le film est d'époque en noir et blanc. Nous, on s'en foutait, on n'avait que des télés en noir et blanc, d'époque, quand j'étais petit.

Bon, pour être honnête, à l'époque, je n'ai rien compris à l'histoire. Mais il m'en reste quelques souvenirs.

Cela se passe dans un château, style château fort, époque Louis-Philippe. Il y a souvent des banquets sur de grandes tables rustiques d'époques et des ménestrels de passage viennent divertir la tablée.

Mais en fait, ces deux ménestraux-là sont des anges du malin. Mais ça ne se voit pas, car ils sont déguisés. L'un en Arletty, L'autre en Alain Cunny de la Commédie Française.

Les anges sont venus au château-fort pour foutre la merde, si je peux me permettre l'audace de l'expression, fichtre, ventre saint gris ! Car ce sont des transfuges des enfers, munis de faux papiers. Mais tout dérape quand Alain Cunny de la Commédie Française tombe amoureux fou de la fille du châtelain et la fille du châtelain amoureuse folle d'Arletty. Non, j'déconne ! On est en 1942, ça ne plaisante pas avec les bonnes mœurs de l'époque.

Donc, c'est une belle histoire d'amour conventionnelle, pure et céleste entre une charmante jeune châteleine et Alain Cunny de la Commédie Française.

Comme cela contrariait ses projets, Lucifer, déguisé en Jules Berry prend la première navette directe château-fort. Mais devant la résiliance résistante de l'Amour pur de ces deux tourtereaux, Lucifer, courroucé, les transforme en statu de pierre. Le Salaud, il les a tués. Il n'a pas de cœur, c'est le diable en personne, ce Lucifer.

Il les a tués, mais il n'a pas tué leur amour, car en tendant l'oreille, Lucifer entend leurs cœurs batre à l'unisson. « Mais il bât, il bât ! » martelle-t-il sans cesse, en bâtant de sa canne les statues de pierre unies pour l'éternité.

Orwell dans « 1984 », écrivait : « Ils peuvent nous prendre, nous torturer, mais ils ne pourront pas entrer en nous pour voler notre amour. La suite leur prouva que si et qu'un être sans amour dépérit et meurt.


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