Les Vosges

Hervé Lénervé

Salut les copains, je n'écrivais plus parce que j'étais parti, pour raison familiale.

Les obsèques du grand-père. Je ne voulais pas y aller, car je n'avais pas été à celles de mon père. D'autant plus, que je ne l'ai pas connu mon grand-père, il est mort à ma naissance, comme mon père d'ailleurs, mais lui, il est parti seulement. Tel père, tel fils, ce doit être génétique. Bref, comme je n'y suis pas allé, je suis parti en vilégiature dans les Vosges.

C'est beau les Vosges ! C'est la montagne domestiquée à échelle d'homme. On respire bien dans les forêts de pins, on s'y perd aussi. Et sans téléphone, parce que l'on est tête en l'air. Mais on respire bien, ça dégage les bronches. D'ailleurs, il y a les bonbons des pins des Vosges. Celui qui trouve un jeu de mot là-dedans a gagné, moi, toujours pas trouvé.

Donc, j'arrive tant bien que mal à sortir de la forêt et je me dirige vers des habitations style humaines pour questionner les autochtones du lieu. Justement en voici une, une vieille dame, toute courbée. Je l'aborde par tribord.

- Bonjour madame, vous êtes indigène du coin depuis combien de générations ?

La v'la t'y pas, qu'elle se redresse comme un i, sur ses ergots et essaie de me donner des coups de canne. Méchante la vieille, il ne manquerait plus qu'elle morde. Heureusement qu'elle n'a plus de dents.

Bref, fuyant le conflit, je me dirige vers une autre indigène, une jeune fille pour changer. Alerte, souple et souriante. Je l'accoste à marée basse.

- Bonjour, mademoiselle, je me suis perdu, je cherche...

- Satyre ! Obsédé du sexe, psychopathe.

Je fuis encore. Putain, elles lisent dans les pensées les filles du coin, ou quoi ? Je vais tester les hommes pour voir. Tiens celui-là, non pas lui, trop costaud, là, le tout petit avec la tétine.

- Bonjour mon petit gars, où elle est ta maman ?

- Dans ton cul !

Putain, ils ne sont pas polis les gosses ici. Bref, j'ai fini par retrouver mon hébergement grâce à la gendarmerie, le GIGN et les hélicoptères et me revoilà pour vous recommander les Vosges. On y respire bien.

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