LETTRE à L'INCONNUE

franek

LETTRE A L’INCONNUE

                                                                       (Je ne la connais pas)

                                   Recevez ma chère, les salamalecs d’usage et venons-en rapidement au vif du sujet de votre dernière.

                                   Tenez, et je vous fais grâce du -ne le lâchez pas-, le sujet étant vif, il faut s’accrocher. En écrivant ce week-end, une de vos réflexion – oui, vous réfléchissez beaucoup - m’est revenue en pleine gueule, ce qui n’a rien d’inhabituel de votre part : mon défaut, c’est vous qui le dites, à la propension de changer brutalement et instantanément de sujet, quel est le sens pour vous de ce mot ?  Ce qui chez moi, ma chère, vous semble rédhibitoire

                                   Et bien, si je saute du coq à l’âne et j’eusse préféré l’expression de ‘’la poule à l’âme’’, elle me parait plus adaptée à mon cas, c’est qu’après analyse faite par un grand laboratoire spécialisé dans l’huile de coude et les cas désespérés, il apparait que mon imagination, ma rêverie divagatrice sont toujours en prise directe avec l’irréalité concrète et le foutoir organisé. Il n’y a jamais de point mort dans cette boite de vivacité et seule parfois une roue libre – les meilleurs moments- vient troubler la mécanique cervicale, ou plus justement neuronique de ces délires fantaisistes et fantasmagoriques.

                                   A ce stade de l’étude, il n’est pas certain que se soit un défaut, une tare mais une caractéristique de fabrication, il n’y a pas de panne, c’est exclusivement une conception originale pour un prototype particulier (heureusement d’ailleurs et d’ici) et selon de nombreuses statistiques unique en son genre. Ouf, vous l’avez échappé belle !!!

                                   En fait, après des expertises complémentaires, j’ai la même pignonnerie que le commun des mortels mais l’ordre des engrenages est différent, de ce fait certains tournent beaucoup plus vite que chez les modèles de type courant et vice et versa (un peu plus vice que versa) dans mon moteur cérébral.

                                   Au-delà de cette limite, même les experts les plus expérimentés et émérites, les poncifs mondiaux de la folie douce ont donné leur langue au chat – ne rêvez pas ma chère- et celui-ci étant affamé, ils se son tus depuis, laissant planer le mystère, le doute. Cette énigme ne sera à coup sûr jamais résolue !!! Heureusement comme l’immatriculée (contraction d’immaculé et de matrice) conception, il faut de l’irréel pour captiver les foules somnolentes et crédules

                                   Voilà la réponse qu’il fallait apporter à votre interrogation amplement justifiée par mon comportement paradoxal et fantasque.

                                   Si, un vague sous-fifre, laveur d’éprouvettes de son état, a osé émettre l’hypothèse farfelu et grotesque suivante :’’ honnêtement, c’est aussi souvent  parce que le sujet (de conversation uniquement) m’emmerde, me casse les pieds au plus haut point’’. Je n’ose me prononcer sur cette affirmation, étant l’enjeu de ce débat et vous laisse choisir la solution idoine à votre appréciation qui de toute façon aura mon agrément.

                                   Je renouvelle les salamalecs et les consommations.

                                   A vous lire, très chère.

                                  

                         PS : Ce courrier retrouvé dans les archives inclassables est une réponse d’une correspondante (Pénélope), qui ne trouvait pas de cohérence (plutôt une co-errance) au bon vieux temps du minitel.                    

 

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