l'​exhibitionniste, Christian Louboutin à nu.

Le magicien, qui métamorphose l'accessoire en œuvre d'art, nous enchante d'une rétrospective pléthorique et festive à la créativité débordante et débridée. Un marathon pour petits petons et hauts talons à la démesure de son talent.

De la haute couture du tout en bas, à l'œuvre d'art, il n'y a qu'un entrechat. Une évidence telle, qu'elle vous en retourne la cervelle dès ses premiers modèles. Originalité, sens de la courbe et absence de limites touchent le cœur des néophytes. Une révélation qui vous adoube dans son monde, où le pas n'est plus. Seule reste la grâce. Une beauté qui traverse les années sans flétrir, accessoire de mode qui jamais ne se démode. La scénographie, variée et colorée pleine d'humour et d'amour, titille la pupille de trésors parfois parés d'or. Chargez votre mobile, job il aura, restez immobiles, photos nettes il prendra.

Le voyage initiatique débute sous couvert de vitraux où s'entremêlent provocations et références, forges de l'homme en rouge, surplombant moult souliers sous verre. Louboutin sait s'entourer de femmes mais aussi d'artistes qui touchent l'âme. Corps de cuir, vitraux provoc', cabaret baroque ou photos qui soufflent le chaud, plusieurs œuvres d'autres créateurs prolongent celles du génie des hauteurs. Une ouverture aux autres, aux êtres, à l'image de ses créations nourries de tous les horizons. Un métissage de peaux et de matières d'une indicible beauté à damner un enfer.

Le diable rouge à tempes grises a ses dogmes qu'il nous livre sans qu'ils nous assomment. Cinq courtes projections rigolotes, clin d'œil burlesque à la genèse. Celle de la conception à la fabrication. Limpides et toniques, vous y découvrirez les intimes secrets du beau soulier qui fait chic.

À poils ou couleur peau, exubérants ou étincelants, les modèles qui rendent belles le font aussi la nuit. Devenus coquins dans le cabaret baroque, l'apparence est sans équivoque. Comme le corps de Dita Von teese, l'écrin se dénude en guise de prélude, louboutin aussi, de manière un peu prude. Entre coupures de presse et gouttes de sang rouge fétiche, photos de potes ou spot de pubs, les autres parlent de lui et de ses couvre-pieds dans le pop corridor. Du rouge et des miroirs qui reflètent un peu plus la personnalité riche et complexe de l'artiste, à l'image de ses créations importables ou douloureuses mais pétries de grâce.

Avant de vous laisser repartir, Christian, comme une conclusion en guise d'ouverture de l'esprit vous accompagne de diverses créations et peintures. Des réalisations d'autres qui pourtant font partie de lui, ce petit bonhomme rouge à souliers brillants qui laissera son empreinte dans votre cœur, tout chamboulé de bonheur.