Liberté Féminine

aely

Prologue

Six mois s'étaient écoulés depuis que mes parents avaient découvert mon homosexualité par le biais du Principal de mon lycée qui m'avait surprise dans une salle de cours embrassant une de mes enseignantes. J'avais été alors  confinée entre les quatre murs de ma chambre à étudier rudement pour mon bac pendant trois mois. L'ambiance avait été loin d'être au beau fixe et cela avait été les six mois les plus longs et les plus pénibles de mon existence. Longs car aucune sortie, aucun loisir appart la lecture ne m'avait été autorisés, même la musique m'avait été refusée. L'enfer sur Terre ... Dès que j'étais rentrée avec mes parents à la suite de l'entretient avec le Principal, j'avais déjà commencé à planifier mon départ, ma prise de liberté après avoir décrocher mon bac. Il fallait que je m'échappe de l'emprise qu'avaient mes parents sur moi avant qu'il ne soit trop tard: que ma jeunesse défile et file entre mes doigts. Ayant tout de même accès à internet, toujours dans un contexte d'étude (évidemment) je profitais quand j'en avais l'occasion de l'inattention de mes parents afin de me renseigner pour une faculté loin d'ici qui m'accepterait si je réussissais à décrocher une mention Très Bien, m'accordant une bourse d'étude. J'avais tout préparé à l’insu de mes parents, et ainsi, le jour des résultats du baccalauréat, ayant eu la mention qui me sauvait la vie, je leur annonçais mon départ pour la ville de Lille, dans le nord de la France. Ils l'avaient pour ainsi dire mal prit, mais je m'en fichais : j'étais majeure et j'avais toutes les clés pour vivre en dehors du cocon parental: des études, un logement et une bourse. Mes parents avaient une conscience et même s'ils étaient fermés d'esprit, ils m'aimaient et ils avaient accepté de me verser une certaine somme tout les mois en plus de ma bouse pour mes frais personnels tel que internet, mon forfait et les sorties. Une nouvelle vie s'offrait désormais à moi.

1.

J'étais entrain de vider quelques cartons de vêtements dans ma chambre à coucher lorsque le téléphone sonna : c'était Rachel, ma future colocataire qui arrivait dans quelques jours du sud de la France, du côté de Bordeaux. Elle avait mon âge, dix-neuf ans, et avait l'air super sympa. Elle avait décidé de venir dans le nord pour suivre des études spécifiques et partager un appartement ensemble était une bonne opportunité d'être logée pour pas très cher et en plus de ne pas être totalement seule dans cette nouvelle ville totalement inconnue. En plus nous serions dans le même campus ! J'espérais que la demoiselle était plus ordonnée que moi sinon nous étions bonnes pour vivre aux milieu des vêtements dans un appartement digne des chambres universitaires comme dans les films américains. Le rangement et le ménages n'étaient vraiment pas mes occupations favorites... Alors que je continuai de ranger quelques affaires dans la cuisine après avoir raccrocher avec Rachel, je retrouvai au fond d'un carton un livre: c'était un livre que Célia m'avait offert, avant que notre liaison soit interrompue. Mon cœur se serra aux souvenirs que ce livre faisait remonter à la surface et les larmes me montaient aux yeux: je n'arrivais pas à l'oublier. Chaque nuits, chaque baisers, chaque regards me semblaient encore si réels, vifs dans ma mémoire et l'intensité de mes émotions avait laissé des traces dans tout mon être. C'est vrai qu'en six mois, dont quatre pendant lesquels j'avais été séquestrée, je n'avais pas eu le temps de flirter avec aucune fille et encore moins d'oublier Célia, et la douleur de notre violente rupture. J'ouvrai le livre et sur la deuxième page, qui était vierge à l'origine, était inscrit d'une écriture italique soignée que je reconnaîtrai entre mille:" Je sais que tu liras ce mot à un moment ou un autre quand nous ne serons pas ensemble. Je souhaitais laisser une trace de moi dans ce bouquin afin qu'une partie de moi reste à tes côtés chaque minute où se livre sera en ta compagnie et moi non. Les minutes semble terriblement longues sans toi. J'aime te savoir près de moi, dans la salle de bain entrain de prendre ta douche pendant que je cuisine, ou dans la chambre entrain de te réveiller. Une fois que tu auras lu cela, deux minutes l'une sans l'autre se seront déjà écoulées, et ce sera deux minutes qui nous rapproche de notre prochain rendez-vous, qui doit surement être un peu plus tard dans la journée, ou demain au plus tard. Il me tarde d'être dans tes bras, je t'aime. Célia".Ça y était : les larmes coulaient à flot. J'aurais tellement voulu que ce qu'elle avait écrit soit vrai, que quelques heures après ma lecture, nous nous retrouverions. Mais nous étions séparées par des centaines de kilomètres, mais pas que. Nous étions également séparées par la vie, par les autres. Il fallait que je relativise : après tout, tout le monde a des chagrins d'amour mais tout le monde s'en remet et passe à autre chose. C'était le destin qui avait fait que Célia et moi n'étions pas faite pour être ensemble. Même si dompter mes sentiments n'était pas toujours simple, étant quelqu'un de très émotive, je déposai le bouquin dans le petit tiroir de ma table de chevet et terminai la soirée avec un repas à faire réchauffer, avant d'aller m'assoupir, oubliant tous mes sentiments pour partir dans un sommeil profond.J'avais tout préparé pour l'arrivée de Rachel : l'appartement était dans un état décent, les courses et la vaiselle étaient faites et presque tous les cartons étaient débalés. De plus sa chambre était prête à être habitée, le lit était fait avec des draps propres et les placards avaient été vidés totalement. Mes parents avaient téléphoné environ trente minutes avant la venue de ma nouvelle colocataire pour s'assurer que tout allait bien et me demander de les tenir au courants de la situation quand à la présence de Rachel.J'étais un peu nerveuse : j'espérai que notre colocation se passerait bien et que nous serions en accord sur les point essentiel d'une vie commune. Je vis un taxi s'arrêter en bas de l'immeuble et pris donc l'initiative de descendre l'aider à monter ses valises. Elle était heureuse de mon geste et après s'être saluées brièvement nous montâmes installer ses affaires. Je la laissai prendre ses repères et débaler les sacs pendant que je proposais de préparer le déjeuner. A première vue, nous nous entendions bien: nous commençâmes à échanger sur nos vies respectives pendant le repas. Elle m'a parlé de son ancien lycée, de sa famille et de la ville qu'elle venait de quitter. S'était une passionnée de musique et d'art. Du peu que j'avais pu voir en quelques heures, j'aimais bien sa personnalité. Elle était à la fois simple et originale. Authentique, naturelle,elle-même. Alors qu'elle avait retirer son gilet car il faisait chaud dans l'appartement, je remarquai un bracelet multicolor à son poignet : les couleurs de la communauté.- Il est sympa ton bracelet, tu l'as acheté où ?Elle posa son regard sur son bracelet et hésita un peu avant de répondre:- Je ne l'ai pas acheté, je l'ai eu à la Gay Pride de Bordeaux il y a quelques années.- Tu es lesbienne ?Elle hésitait encore, mais elle savait que j'avais deviné vu que je posai la question, elle n'était pas idiote.- Ouai.J'avais une chance sur mille d'avoir pour colocataire une fille, de mon âge et qui plus est lesbienne, et pourtant elle était là, à me rendre mon sourire, soulagée de ma réaction.- C'est cool, moi aussi.Nous avons donc échangé sur notre expérience commune une bonne partie de la soirée : elle n'avait pas eu de relation sérieuse jusque là, juste des flirts par-ci par-là mais rien de concret et moi je lui avait raconté mon histoire avec Célia, en partant de mon milieu familial en passant par le lycée et en terminant par les décisions du Principal et de mes parents. Elle était ébahie de la réaction de toutes les personnes que j'avais cité et m'avais fait part de sa compassion quant à notre séparation. Elle était sincère et j'aimais bien, je sentais que nous allions partager beaucoup de choses pendant cette première année d'étude ensemble.  

2.

Nous passions le plus clair de notre temps ensemble : à la fac entre les cours, le midi et le soir à l'appartement. En effet nous ne connaissions personne d'autre et nous nous entendions bien, ayant la même vision de la vie et de beaucoup de choses en général. Mais un midi, alors que nous prenions l’apéritif, Rachel m'informa de quelque chose:- Tu sais quoi ? Ça fais quelques jours que je parle avec une fille sur internet et je l'ai eu au tel hier soir. Je vais la rencontrer tout à l'heure dans l'après-midi.Cette annonce, sans que je sache vraiment pourquoi, ne m'avait pas vraiment fais plaisir.  J'aimais bien notre relation privilégiée, rien que nous deux, sans personne d'autre, mais c'était logique qu'elle veuille rencontrer d'autres jeunes de la région. En fait, je crois que j'étais jalouse. Je ne voulais pas que quelqu'un s’accapare Rachel et que du coup, je me retrouverais seule. Il fallait que j'arrête, elle avait tout à fait le droit de sortir, et de rencontrer des gens, c'était tout à fait légitime. Ainsi je répondis:-C'est cool.Elle était contente, elle me proposa même de venir mais je refusai de suite, je n'allais pas être à l'aise. Mon comportement était nul, je le savais, mais je ne me contrôlais pas à cet instant. J'étais énervée. C'était un sentiment nouveau pour moi: je n'avais jamais eu l'occasion d'être jalouse par rapport à une personne. C'était étrange et insupportablement incontrôlable... Je détestais cette impression de mal être et de colère qui s'emparait de moi alors que Rachel quittait notre logement. J'attendais son retour toute l'après-midi en tournant en rond et en me demandant comment était cette fille et comment elles étaient ensemble. De quoi parlaient-elles ? Est-ce qu'elle mentionnerai mon nom ? Mon existence ? Ou bien m'oublierait-elle complètement pendant les heures où elle serait avec une autre ? Mais bon sang c'était quoi ce délire ? Pourquoi je me posais toutes ces questions stupides ? J'en avais marre. Je voulais qu'elle revienne. Je ne voulais pas être seule, je ne voulais pas qu'elle soit avec une autre. Rachel, reviens s'il te plait ! Comme ci elle avait entendu mes appels, j’entendais une clé s'enfoncer dans la serrure de la porte d'entrée : enfin. Je la laissait venir vers moi, déposer ses affaires. A peine avait-elle franchi le seuil de la porte coulissante de la salle à manger où je l'attendais que je savais que ça s'était mal passé.- Qu'est ce qu'il y a ?Elle avait l'air triste et ses yeux s'embrumaient alors qu'elle me racontait son périple: la jeune fille qu'elle avait vu s'était comporter totalement à l'opposé de ce à quoi Rachel s'attendait : elle avait été froide, distante et en plus n'avait eu pour seul sujet de conversation ses ex-copines, alors qu'elle avait été douce et aimable lorsqu'elle et Rachel avaient échangé au téléphone. Ça avait mis Rachel très mal à l'aise, je voyait bien sa déception et je comprenais qu'un changement brutal de comportement pouvait être déstabilisant. Alors que je tentais de la consoler en lui affirmant que cette fille ne la méritait vraiment pas, elle s'avança vers moi et me serra fort contre elle. J'étais aux anges, toutes mes angoisses et ma jalousie s'étaient évaporées pour laisser place à une sensation de bien-être et de satisfaction. Alors que je caressais gentiment ses cheveux pour l'apaiser j'affirmai:- Ne t'inquiètes pas, tu trouveras une fille bien un jour.Elle desserra alors légèrement son étreinte pour poser son regard dans le mien avant d'ajouter:- Je crois que c'est déjà fait. Alors elle posa ses lèvres sur les miennes et nous échangeâmes un long et tendre baiser. Je passai mes bras autour de sa taille pour rapprocher nos corps l'un de l'autre et je me sentais m'enflammer. J'avais envie de lui retirer ses vêtements un à un et de la poser délicatement sur le lit mais je m’abstenais : elle n'avait pas d'expérience, je ne voulait pas aller trop vite. Mes craintes furent balayées en un instant alors que je sentais les mains chaudes de Rachel passer sous mon tee-shirt et me l'enlever. Je n'hésitai plus une seconde : je la portai jusque dans la chambre située à quelques mètres et la déposa sur le lit tout en me glissant sur elle, passant ma langue sur ses lèvres puis dans son cou. Elle retirai son haut alors que je déboutonnai mon jean et nous nous retrouvions toutes les deux en sous-vêtements en un rien de temps. Je me sentais brûler sous ses mains, sous son corps entier et j'avais envie d'elle comme jamais. Elle devait sans doute ressentir mon désir car elle pris ma main pour la poser sur ses hanches alors qu'elle retournait la situation : elle était désormais sur moi, entre mes cuisses et embrassait mon ventre, remonta jusqu’à ma poitrine, s'y attarda du bout des lèvres, puis s'était au tour de sa langue d'explorer mon buste. Je faisais de même avec mes mains et les glissais sous sa culotte. Le contact de son sexe et de mes doigts m'offrit un frisson qui parcourut la globalité de mon corps et je sentais, au travers sa culotte, mon sexe de l'autre côté qui s'embrasait tellement le besoin de contact était intense. Je mis donc sa culotte à terre et la mienne par la même occasion afin que nos sexes soient l'un contre l'autre. Elle dégageait une chaleur telle que j'avais le sentiment de fondre sous ses mouvements contre moi. Elle mouillait autant que moi et nous inondions les draps de notre plaisir qui montait crescendo. Alors que ma sublime partenaire atteignait l'orgasme je serrai mes cuisses contre elle afin que la pression soit encore plus forte et que les sensations procurées soient décuplées. Un petit cris étouffé se fis entendre dans la pièce, ce qui eut pour effet de provoquer ma propre jouissance. Je sentais le souffle irrégulier et le cœur battant de Rachel dans mon cou et j'essayais de reprendre mes esprits.- Ça va ?Elle ne disait mots. Je m'inquiétai soudain, bougeant de telle sorte à voir son visage, elle me souriait, d'un sourire débordant d'amour et de plénitude. J'étais rassurée. Un premier échange sexuel avec quelqu'un n'étais pas anodin et je ne voulais pas qu'elle soit déçue. Je lui proposai d'aller prendre sa douche en première et elle accepta volontiers. Alors que j'entendais l'eau coulée dans la salle de bain, je me mis à penser à Célia mais sans douleur aucune : elle avait réussi à calmer la douleur qui était en mois. Pour oublier un amour, il faut qu'il soit remplacé. C'était la conclusion que je tirais de cette expérience avec Rachel. J'espérais que sa première fois avec moi avait été aussi bonne que ma première fois avec Célia, car ce moment pour ma part gravé à jamais dans ma mémoire se devait d'être magique. Elle revenait au bout d'un quart d'heure, vêtue d'une chemisette et d'une petite culotte. Je la détaillai et riais légèrement en voyant son regard interrogateur:- Tu est belle, ne t'inquiètes de rien.Elle vint se blottir contre moi et je l'embrassai avec toute la tendresse qu'il y avait en moi. Ma blessure se refermait petit à petit grâce à ce regard émerveillé qu'elle m'accordait à cet instant. - Tu as sans doute faim.Elle voulait préparer le repas cette fois-ci, je la laissais faire, ça lui faisait plaisir. Nous finîmes la soirée par regarder un film dans les bras l'une de l'autre avant de s'assoupir dans une embrassade des premiers jours. 

3.

Nous étions désormais ensemble et nous avions la chance d'être tout de suite dans une situation de vie conjugale. A la faculté la majorité des personnes savaient que nous étions ensemble mais personne ne nous avait rien dit, ce qui m'avait vraiment fait plaisir! A vrai dire, cela me changeait du tout au tout: je passais d'une ambiance intolérante et homophobe à une atmosphère de paix et de liberté d'aimer. Nous nous étions fait quelques amis communs avec qui nous sortions de temps en temps boire un verre. D'ailleurs nous faisions tout avec Rachel pour que Nicolas déclare sa flamme à Amandine, ils étaient tellement mignon l'un avec l'autre mais étaient trop timides l'un et l'autre pour faire le premier pas. Nous avions décidé, un soir, d'aller boire un verre dans un bar que l'on connaissait bien et où nous nous retrouvions souvent après avoir dîner un succulent repas dans un restaurant italien. C'est à 23h30, à la sortie du bar, que nous croisâmes une bande de jeunes gens, âgés d'une vingtaine d'années, qui nous accostèrent:-Hey, vous n'auriez pas une clope s'vous plait?Alors que Nicolas sortait une cigarette de son paquet et tendait un briquet au gars, une des filles qui nous regardait, Rachel et moi main dans la main, fis un signe de tête au mec qui l'accompagnait. Celui-ci vint alors vers moi et, sans que j'ai pu esquisser un geste, me pris par les épaules et me balança au sol avant de me ruer de coups. J'entendais des cris et je sentais la douleur m'envahir mais un violent coup à la tête me fis perdre conscience et je sombrais dans le noir sans comprendre réellement ce qui se passait.Je ne savais plus qui j'étais, j'avais juste mal. J'entendais des voix, un bip désagréable et incessant. Je voulais ouvrir les yeux mais une lumière aveuglante m'en empêchait. En entendant la voix de Rachel m'appeler, je retentai encore et encore d'ouvrir les yeux et ces derniers s’accoutumaient à la vive lumière au fur et à mesure des tentatives, jusqu’à pouvoir rester ouverts. Je voyais Rachel, le visage encore humide de larmes penchée sur moi.- Est-ce que tu vas bien ? Tu m'entends? Je t'en pris dis-moi quelque chose...-Écartez-vous mademoiselle, s'il vous plait...Rachel n'était plus dans mon champs de vision. A la place s'y était glissé un inconnu en blouse blanche qui m'ouvrait les yeux et la bouche pour voir si tout allait bien. - Vous êtes à l'hopital mademoiselle, tout va bien vous êtes entre de bonnes mains. Vous êtes restée inconsciente pendant près de 12h.Tout me revenait en mémoire petit à petit : le restaurant, le bar, la cigarette, les coups. - Rachel ...Elle était de nouveau au dessus de moi, je sentais sa main serrer la mienne. C'est alors que j'entendis la voix de ma mère derrière la porte. Ils étaient là, mes parents étaient là... je ne savais pas comment ils avaient fais pour savoir. A moins que ce soit Rachel qui les avaient prévenu par le biais de mon téléphone portable, c'était sans doute ça. Ma mère avait l'air éreintée, comme si elle n'avait pas dormir depuis des jours, et mon père avait le teint blafard.- Ma chérie, tu est réveillée ! Mon dieu, nous avons eu tellement peur !Elle m'embrassa sur le front, ainsi que mon père. Rachel me tenait toujours la main. A ce moment là, mon regard passait de nos mains entrelacées à mes parents. Je ne savais pas quoi dire. D'ailleurs je me rendais compte que je n'avais rien dit du tout depuis mon réveil. Je murmurai un merci afin de m'assurer que je n'avais pas perdu l'usage de la parole, mais tout avait l'air d'être en ordre, hormis le fait que j'avais la tête comme une citrouille et le corps en charpie. Un officier de police avait expliqué à mes parents que nous avions été agressés par une bande de jeunes extrémistes homophobes à la sortie d'un bar et que j'avais malheureusement tout prit. Nicolas avait eu le nez cassé s'étant pris un coup de poing en me défendant, mais les autres n'avaient rien eu. J'étais soulagée que Rachel soit saine et sauve, et que nos agresseurs étaient en ce moment au poste, mis en garde à vue.Ils me souriaient tous, soulagés que je me sois réveillée sans de graves traumatismes . Je me sentais exténuée, je voulais dormir. A peine l'idée m’effleurait que je fermais les yeux, partant au pays des rêves, la main de Rachel dans la mienne. 

Epilogue

Mes parents étaient venus passer un weekend à l'appartement. Cela faisait trois mois que j'étais sortie de l'hôpital après une semaine de séjour parmi eux. J'avais eu de la chance de m'en sortir indemne m'avaient-ils tous dit. C'est vrai, je m'en rendais bien compte. Mes parents adoraient Rachel et avaient bien accepté notre relation. Le reste de notre scolarité se déroula sans soucis majeurs, et nous décidions après avoir décrocher notre master, de déménager à bordeaux près des parents de Rachel, qui avait trouvé un local où nous pourrions monter notre propre entreprise. J'étais heureuse désormais, avec des hauts et des bas dans la vie, comme tout le monde, mais je m'en étais quand même bien sortie, au final !

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