L'insoutenable légèreté du saucisson

Hervé Lénervé

Résumé sommaire : Alors, elle meurt à la fin.

Bien sûr, dit comme ça, ça casse l'ambiance et le suspens.

Mais les formats courts de mes textes ne permettent pas de développer un attachement fort avec les personnages, susceptible de déclencher, émotions, pleurs et larmes, pâmoisons et suicides, chez le lecteur.

Bon, déjà, le macchabée était une enfant. Ca se présente bien. La petite Pierrette, pour sensibiliser l'émotionnel par l'intime.

Huit ans, je crois, elle étudiait bien à l'école et tout le monde l'aimait, m'a-t-on dit. Et une frimousse espiègle en masque de joie.

Alors, bien sûr, on s'attache et on commence à se dire. « C'est quand même triste qu'elle meure à la fin. »

D'autant plus, qu'elle était intelligente, vive comme l'anguille et subtil comme le saucisson. Avec plus de mots, j'aurais pu développer des anecdotes qui auraient démontré par les faits, sa bonne nature et sa grandeur d'âme.

Alors, bien sûr, on s'attache et on commence à se dire. « C'est quand même dommage qu'il la fasse mourir à la fin. »

Pour rien en plus, aucune valeur ajoutée. Une mort gratuite. Une mort suspecte.

Alors, on commence à se dire. « Il faut être un sacré con, sacrément sadique, pour tuer des enfants, à la fin. » Salaud ! Ordure ! Ventre-saint-gris ! Même l'aristocratie en est.

Et bien, voilà, un bon attachement réussi !

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