Liste quatrième : Les révoltes familières

thib

Illustration : partie du tableau Guernica de Pablo Picasso




Ecouter le bruit du rêve

Le ressac irrégulier de la respiration d'un enfant

Sur le sable

Sur la nuit

Paupières contemplant les vagues

Les courants l'avenir

Paupières où la feuille trouble le vent

 

En nous le long silence

Pierres laves désir

En nous comme une moisson

Comme une image laissée à récolter

Le long silence et la mémoire

Tout en nous de rêve d'ombre de naufrage

 

Hommes de pain et d'algues hommes au regard d'adieu

Entre les rives de la nuit et l'écume des rêves

Hommes de renoncement puis de colère

Paupières où l'horizon se clos

Paupières rompant l'accoutumance

Filtrant l'écho cherchant

En terre

L'incendie de la pluie

 

*

 

Le feu est mis aux lèvres

Faisons la part des choses

C'est aujourd'hui qui nous manque

C'est au tour du bonheur de s'ouvrir les veines

De basculer du silence dans l'aube.

 

*

 

Plus un pas de soleil

Le monde enfle de champs où la rosée attend la fleur

La liberté dort à l'auberge

Si facile et si nue qu'on ne sait plus la lire

Elle parfume la lumière

Pense comme un oiseau

 

Ne souffle pas sur les bougies

Qui passent sous la porte.

 

*

 

Elle avait toujours su demander

Et puis elle eût un jour besoin d'amour.

 

*

 

Elle avait les yeux purs

De journées de montagne et d'oiselets d'hiver

De détours de rencontres

De rythme et d'avenir

Elle avait les yeux fins

Comme deux mots nouveaux comme deux feuilles

Et les ruisseaux des branches

Par en dessous se dépliaient

Buvant avec les yeux

Les mots le soleil à la source

Elle était fière et nue

Elle  inventait le temps.

 

*

 

Temps d'eaux rompues temps silencieux

Temps des apprêts temps détachés

Comme les heures enfouies

Comme une colère qui paresse

Temps qui s'est fait de nos pires instincts

 

Publiquement pourtant

Une poitrine de femme pour elle seule.

 

*

 

Le pain donne des enfants aux oiseaux

La verticalité de notre langue

L'image étant un lit

Bien moins qu'un lit

Cri

Imputrescible du mouvement

Les architectes du silence ont fort à faire

Ils briquent des étoiles ils polissent du sang

Ils cherchent le commencement de notre espoir

 

Abandon

La douleur rit l'amour débute.

 

*

 

Nous nous tenions debout nous nous touchions à peine

C'était l'aube ou le soir c'était l'or et le temps

 

C'était l'aube ou le soir c'était l'or et le temps

Et le pouls des volcans rythmait le regard de la pluie

 

Et le pouls des volcans rythmait le regard de la pluie

Comme un espace à qui l'on rend enfin ses ailes

 

Comme un espace à qui l'on rend enfin ses ailes

Comme des mots froissés au milieu d'une étreinte

 

Comme des mots froissés au milieu d'une étreinte

Le vent éblouissait le monde éblouissant

 

Le vent éblouissait le monde éblouissant

Nous ne prenions pas garde nous ne prenions rien

 

Nous ne prenions pas garde nous ne prenions rien

Notre désir se répandait avec des larmes

 

Notre désir se répandait avec des larmes

Il avalait les pierres débordait des rues

 

Il avalait les pierres débordait des rues

Sa bouche capitale était sur ta poitrine

 

Sa bouche capitale était sur ta poitrine

La tour de la lumière autour de notre amour

 

La tour de la lumière autour de notre amour

Nous nous tenions debout nous nous touchions à peine

 

Déjà tu répandais des saisons inconnues.




  • · Il y a plus de 4 ans ·
    Tulip  avr  21  03

    rechab

  • Alors voilà...J'ai lu votre texte comme allant, sans carte ni boussole sauf les miennes intérieures, à la terre de feu d'eau et de vent d'un "’attrape trésor" en terre d'émotions volcanique. Doucement j'ai cheminé, J'y ai découvert une pierre lumière dont les facettes multiples ouvraient le regard et les petits ponts sur les entres mondes. mais pour l'heure je lis cette "Elle" ce "Tu" comme l'Humanité et son don de Libre Arbitre à grandir, cette "Elle" comme "Liberté" , don en ombres et lumières, à nous de faire le choix, et combien nous pouvons le malmener... vous faites "honneur" de cœur et conscience, et de mémoire et d'espoir, témoin, malgré les temps mauvais à regarder et s'imprégner du monde des humains et comment il tourne au carré... Sur la poitrine garder le blason d'une lumière d'aimer et faire respect au tout petit et au très grand qui de toute façon sont liés et se contiennent, malgré les courants qui pourraient nous faire tomber à l'abandon. Voilà... Merci... Pardon du flou...

    · Il y a plus de 6 ans ·
    18881739 269211236885591 3546487037871407471 n

    berenice-l

  • Wahou c'est... je reviendrais le relire... quand je serais seule... et sans bruits parasites.

    · Il y a plus de 6 ans ·
    12804620 457105317821526 4543995067844604319 n chantal

    Maud Garnier

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