L'oiseau dans ma main

Un oiseau s'est posé sur ma main.

Il était rouge comme une aube. Comme des phalanges glissées dans la neige.

Un oiseau sur ma main.

Si fragile...

Je sentais battre son tout petit coeur contre ma paume. Je l'imaginais rouge, sanguinolent. Mon oiseau est affolé ; il a un peu de neige sur son aile, qu'il essaie de faire tomber sur ma main. Le voir s'agiter dans tous les sens... Me fait mal. Les plumes de ses ailes frémissent, volent, s'enfuient. L'une d'elles se glisse dans mes cheveux. Mon oiseau souffre, il se meurt de froid. Il se dérobe à mes doigts lorsque j'essaie de le toucher. L'effleurer le rend incontrôlable. Il sautille sur sa patte brisée, chute, se relève, s'épuise.

Et finalement, cette petite boule d'espoir abandonne.

Agonise.

Applaudit le spectacle de sa propre mort.

Son bec frappe trois coups secs contre mes métacarpes.