Lola'rtificielle

-beep

C’est l’histoire de Lola la belle. Lola la poupée Lola qui nous gonfle Lola par ci Lola par là. Lola, regarde-moi. On se souvient tous de cette histoire, cet amour inébranlable cet attachement sans borne qui liait Joe à Lola. Mais si, rappelez-vous, comme dans les films. Les beaux films.


Apocalypse.
Lola voulait baiser Joe, Joe ne voulait pas se faire baiser par Lola. Triste affaire me direz-vous.
 Joe répétait qu’elle était la poupée de sa vie, son rayon d’espoir sa lueur de lumière et tous ces trucs romantiques qu’on peut balancer sans même s’en rendre compte, sans même y croire. Lui, y croyait. Joe était con mais n’y pouvait rien, l’amour ne rend pas aveugle ça non, ça vous ouvre les yeux bien comme il faut. Joe était con et Lola n’y était pas pour rien. Et putain qu’ils étaient ouverts ses yeux quand il s’est trouvé face à Barbie, la salope aux seins gigantesques, la bombe inter-cosmo-galactico-atomique. Barbie se déshabillait devant Joe et lui suçait l’âme jusqu’au bout, comme une pro comme si sa vie en dépendait et Joe, lui, Joe ne pouvait détacher son regard de cette immense poitrine, de cette vilaine provocation. La poupée n’était plus, dépassée par le plastique. Sa plastique.


 Destruction.
Voilà maintenant quelques mois que Joe a perdu Lola pour vivre dans le confort d’un nouveau jouet. Celui-là ne réfléchit pas, il ne parle pas non plus, Barbie a bien mieux à faire avec sa bouche que de crier au monde entier comme le blond lui va bien. Joe est aux anges et Lola se dégonfle petit à petit, comme usée par trop d’ignorance, comme percée au plus profond de sa bulle de cœur. Si elle le pouvait soyez sûr qu’elle pleurerait. Joe est un con et ça ne date pas d’hier.
 

Rébellion.
Alors que Joe le roi des pipes et du pipeau se promène avec Barbie, main sur les seins, Lola l’esclave à bout de souffle s’envole vers d’autres lieux. Et ça me crève le cœur de la voir flotter ainsi, de ville en ville de lit en lit à la recherche d’une odeur familière, à la recherche de celui qui jouera avec elle comme Joe aurait dû  jouer. Ça m’explose les tympans d’entendre Lola gémir aux quatre coins de la planète sous les assauts incessants de ses compagnons de fortune, les laissés pour compte, les laissés pour d’autres. Je m’arracherais les yeux si seulement j’en avais à trop admirer cette perfection de silicone cette page de belles choses se donner à qui le veut. Et puis il y a Joe cet imbécile de première classe qui plane au-dessus de son monde avec sa copine la jolie fille sa potiche viens-là-qu’on-s’maquille.
 
Suicide.
C’est un scandale une abomination de voir ma Lola se faire trouer le corps ainsi.

Vol plané.
Il faut faire quelque chose. Joe est mort depuis longtemps je l’ai tué d’un coup de ctrl x dans les dents mais je sais qu’il reviendra. Oublions Joe. Lola focus. Lola. LOLA !


 Dégringolade.
J’arrive Lola. Laisse-moi le temps d’ouvrir cet ordinateur d’entrer dans ton monde papier virtuel et te tendre des bras parenthèses. Accroche-toi à mes épaules et libère ton esprit je t’emmène là ou Joe ne viendra plus là où personne ne te touchera plus. Je t’emmène dans une nouvelle dimension un univers parallélogramme, là où les oiseaux parlent et les carrés ont douze côtés. Je t’emmène chez moi là-haut tout là-haut, au-dessus des nuages et des bateaux, bien en-dessous du pays des moins beaux bien au-delà de l’horizon breton et des couchés de soleils. Oublions les crêpes au citron pour le moment, Beaupin n’est plus de ce monde. Si tu me fais confiance Lola. Si tu me crois si tu donnes ta foi alors peut-être que, peut-être, peut-être que ça ira.  Joe est revenu il a trouvé le V qu’il cherchait chez sa blondasse de coquine mais tu es en sécurité à présent. Saine et sauve. Avec moi.  Avec moi Lola.


Amerrissage.
Prends ma main Lola. Tiens la bien ne la lâche pas. Je t’aime Lola. Je t’aime et ça me tue de de le dire comme j’en crève de te dire que tu es belle et drôle, que ton intelligence me fascine et ton plastique me brûle le corps. Ta plastique m’enflamme la chair. C’est plus fort que moi plus terrifiant que ça. Si je coule je t’emporte dans les profondeurs de l’océan. Ne me quitte pas.


Salopette.

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