L'ombre de ton corps s'en allant épouser le brouillard
petale
Coucher de lune. Gouttes de rosée. Murmures.
Brouillard.
Quelque part, sur la colline. Ombres endormies. Fraicheur.
Toi.
Le soleil se lève et je te regarde, t'es toujours le même tu sais. Tu as toujours cet air dédaigneux imprimé sur ton visage, ce rictus qui vient tordre ta bouche alors que le vent t'arrache deux trois frissons, cette mèche rebelle que tu menaces de couper car « merde, j'ressemble à quoi moi », tu as toujours ces mains rugueuses qui ont fait chavirer mon coeur tant de fois, toujours ce regard à moitié vide que tu balades partout avec toi.
Le soleil se lève et je te regarde, ça sent la pluie, ça sent l'orage, tes doigts s'enfoncent dans la terre humide et tes pieds s'amusent avec des brins d'herbe. Je t'entends plus très bien respirer, je ne sais pas si je deviens folle ou si t'es juste un songe, un miracle allongé devant moi. T'allume ta clope, le regard droit vers l'horizon, vers les lumières de la ville qui s'éveille, vers le souvenir des étoiles de la nuit dernière. Tu laisses la fumée s'enrouler autour de tes lèvres et sortir de ta bouche, t'as plus le temps mais tu le prends quand même, tu sais que demain sera meilleur, tu sais que demain sera à toi. Je te regarde et j'essaye de graver dans ma mémoire les soupirs que tu laisses s'échapper, la mouche qui s'est posée sur ta cuisse, la bouteille de bière renversée quelques mètres plus bas, les mains que tu tords comme si tu savais que c'était la fin.
Je te vois entrouvrir les lèvres, j'attends que tu me dises que c'est pas de ta faute, qu'tu m'oublieras pas, alors ça non, qu't'as toujours cette photo de moi au fond de ton sac. J'attends que tu m'dises que tu voulais pas que ça se passe comme ça, qu'il faut pas regretter, non, jamais, parce qu'au final on a été une jolie petite histoire, un truc dans l'vent, qui restera gravé dans les mémoires.
J'attends que tu m'dises que tu m'aimes, et que j'te manque déjà, mais t'écrase ta clope par terre, tu tords tes mains encore un peu plus longtemps parce que oui, c'est clairement la fin.
Lever du soleil. Gouttes de pluie. Silence.
Brouillard.
Quelque part, sur la colline. Lumière dorée. Brise matinale. L'ombre de ton corps s'en allant épouser le brouillard.
Le temps du desamour...!
· Il y a 6 mois ·kephas
C'est un texte vraiment joli, malgré ce qu'il raconte.
· Il y a presque 9 ans ·Benjamin Katagena
C'est ce côté thérapeutique de l'écriture qui en fait quelque chose de beau :)
· Il y a presque 9 ans ·Benjamin Katagena
Je viens de découvrir,
· Il y a presque 9 ans ·C'est très beau ce texte,
Pur, simple, efficace,
Un vrai coup de poing,
Dans le coeur.
Bravo.
jireoparadi
Quand l'ombre de son corps donne tout son éclat à ce texte. C'est beau...mais triste.
· Il y a presque 9 ans ·erge
très belle écriture intimiste. Une écriture qui n'est pas une plainte mais un murmure.
· Il y a presque 9 ans ·elisabetha
La fin d'un amour...C'est t riste mais superbement écrit.
· Il y a presque 9 ans ·Louve