LOUISE 8 " Place de Clichy" (la suite )

mysterieuse

Troublé par la gourmandise de Louise, il en a oublié de lui servir un verre de vin, ce que n’a pas manqué de remarquer le serveur .Outre qu'’il n’a d’yeux que pour les jambes de Louise, celui-ci n’en affiche pas moins un professionnalisme rare. Il remplit donc son verre, son regard négligemment posé dans le décolleté de sa robe. Elle le regarde et lui sourit, puis elle suce ses doigts, le majeur, puis l’annulaire avec une application peu ordinaire !

« N’avez-vous donc jamais vu quelqu’un se sucer les doigts, à vous observer on pourrait croire que vous venez de croiser le diable …je déguste jusqu’à la dernière goutte quand j’aime ! »

Pas de gêne apparente du coté du serveur !

« Une grande amatrice sans aucun doute » et il s’éloigne !

« Diablesse, vous ne doutez de rien !

-De rien, en effet ! J’aime les tourteaux et je le montre.

-Là dans l’instant, j’aimerais assez avoir l’âme de ce crustacé. 

-Trinquons vous voulez bien, à notre rencontre et à ses lendemains. Soyons plus raisonnables trinquons au plaisir, le seul, le vrai, l’unique, le plaisir charnel et tous ses dérivés et à l’instant »

Les verres s’entrechoquent, et Mamie Solitude lève son verre aussi dans le dos de Louise, en jetant un clin d’œil à Romuald. Elle a du être belle et désirée aussi, il lui dédicace son verre.

Mais que pensait-elle par « soyons raisonnables » ? La relation sera t-elle si brève, juste suspendue à une histoire de baise. Louise est attachante. En soupçonne-telle les conséquences, a-t-elle notion de la portée de son comportement dont le libéral sème la confusion ? Tour à tour entreprenante, fuyante elle en est troublante, effrayante, mais aussi terriblement palpitante. Oui c’est bien cela, palpitante songe Romuald, comme mon cœur qui s’emballe à chacune de ses inconduites tout aussi pulsionnelles les unes que les autres. Il l’observe avec tendresse allier élégance et gourmandise dans le décorticage d’un crabe récalcitrant. Elle sait rendre beau le plus banal des actes et inversement .Elle est belle dans son combat acharné avec la pince du tourteau jusqu’à ce que …dans un ultime sursaut de résistance, la dite pince atterrisse, après un looping raté, sous la table d’un quadra surement cadre sup dans une banque.

Louise ne peut retenir un grand éclat de rire qui ne manque d’attirer non seulement l’attention du beau brun aux yeux verts, victime d’un lancer  involontaire de crustacé, mais aussi celle de Mamie complice et bien entendu celle de Gaspard , toujours aussi professionnellement prévenant . Romuald, lui, est pétri d’inquiétude quand à la réactivité de Louise face à cet imprévu. Elle jubile Louise, son regard le confirme .L’occasion est trop  belle de rompre la routine qui pourrait s’installer dans un déjeuner presque parfait . Sans l’ombre d’une gêne, elle se lève sublime dans sa robe assassine, se dirige stoïque vers la table des dégâts, avant de se mettre à quatre pattes et de s’engouffrer héroïquement sous la table de sa victime. Romuald n’a d’yeux que pour sa croupe qu’elle prend un soin particulier à laisser trainer dans la ligne de mire de son regard. Son audace est fatale, la réaction instantanée, il bande comme un jeune étudiant et se demande au même instant s’il n’en est pas de même pour le type torturé par une belle femme en posture sous sa table.

« Je suis désolée, mais cette satanée bestiole ne m’a pas laissé le choix, dit- elle au quadra en ressortant conquérante de son entrejambe, une pince à la main. Non mais ! Rien ne me résiste »

Puis elle éclate de rire avant de poursuivre

« Ne faites pas cette tête, et vous non plus Romuald.

-Laissez Madame, je vais vous apporter un nouveau crabe, balbutie le garçon

-Il n’en est pas question, j’aime les combattants »

Elle revêt sa grâce naturelle pour retourner s’assoir auprès de Romuald !

« Peut être pourrions nous inviter ce jeune homme à partager un verre, pour me faire pardonner. Qu’en pensez-vous ?

-J’en pense que vous l’avez assez torturé, mais si tel est votre désir, je vous en prie, faites !

-Jaloux ?

-Non, mais je me mets à sa place, je serais très mal à l’aise !

-N’en jetez plus, s’il me fallait un argument, c’était bien celui-ci ! Garçon s’il vous plait »

Gaspard accourt.

« S’il vous plait, pouvez vous demander à Monsieur de se joindre à nous pour prendre un verre, dit-elle en désignant sa victime

-Je crains Madame qu'’il soit trop tard, il a déjà payé son addition

-Raison de plus ! 

-Bien Madame »

L’invitation lancée, l’homme se lève, s’approche de leur table, et fort poliment  la décline

« Désolé, mais je n’ai pas le temps, un rendez-vous professionnel m’attend…Mais sachez Madame que vous avez égayé ma solitude et empourpré ma virilité, pour rester gentleman .A présent réservez donc au crabe son sort premier … savourez le, il a bien de la chance de connaitre vos lèvres. Et vous Monsieur, vous en avez aussi, je vous envie sincèrement ! Bonne fin de journée »

Il a su subjuguer Louise, songe spontanément Romuald. Elle suit l’inconnu d’un regard particulier, les yeux juchés au dessus du brise vue, jusqu'à ce qu'’il disparaisse dans la bouche vorace du métro.

« Louise ?

-Oui, pardon ! Délicieusement troublant le Monsieur, audacieux à souhait »

Romuald en prend bonne note. L’avenir sourit aux audacieux c’est bien connu ! Louise est femme à surprendre pour l’éprendre …Il a bien une petite idée d’un endroit particulier où l’emmener après le déjeuner, si le temps le leur permet .Il est certains horaires incontournables …Le pari est osé ! La bousculer, l’amuser, la contrarier peut être. Il frissonne en songeant à sa réaction, le désir intact sous la toile de son pantalon ! Il regarde sa montre, puis lentement poursuit la dégustation des coquillages.

« Après le repas, je veux vous présenter quelqu’un ! Voulez-vous ?

-Vu votre fébrilité, cela a l’air important pour vous, alors je vous dis oui ! »

Le stress s’empare de Romuald quand à l’impératif horaire, il regarde discrètement sa montre ce qui n’échappe à Louise. Mais l’angoisse est de mise puisque l’audace est là, délicieuse entremise entre ici et la -bas.

Elle tente d’apaiser l’agitation maligne de Romuald sans y parvenir et ce premier échec n’a d’autre mérite que de lui confirmer que cet homme lui plait bien plus qu’elle ne veut l’admettre.

Lasse de trop de maitrise sentimentale, usée de ses propres contrariétés, elle lâche un « Vous me plaisez aussi, Romuald »  

 A suivre ...

  • het , hey Wen ...la pudeur des sentiments ....

    · Il y a presque 12 ans ·
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    mysterieuse

  • Voilà, enfin de retour après plusieurs semaines d'abstinence welovewordienne (notamment).
    Et je me délecte toujours autant des aventures de notre chère Louise et de Romuald qui se fait quand même sacrément balader par une Louise terriblement effrontée. Beaucoup trop pour que ça ne cache pas quelque chose : il lui plait beaucoup plus que prévu...

    · Il y a presque 12 ans ·
    Francois merlin   bob sinclar

    wen

  • Tout d'abord , merci à vous trois messieurs de votre fidélité ....
    Franek, je ne doute pas que tu aies une petite idée , mais je pense que tu es loin d'imaginer la suite , enfin le prochain chapitre ....
    Simon ,un peu meilleur , merci ...sourire ...le cocasse de la situation surement ...j'ai pris beaucoup de plaisir à l'écrire ...
    Patrice , c'est Louise qui est assassine , mais merci , mon écriture te remercie

    · Il y a presque 12 ans ·
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    mysterieuse

  • Toujours une écriture assassine et succulente, une plume élevée dans les plaisirs du sens, magnifique. CDC

    · Il y a presque 12 ans ·
    Yin   yang   2016

    Patrice Merelle

  • C'est très très bon comme d'habitude et même peut être un peu meilleurs.
    Enfin bon, j'ai aimé ce repas de fruits de mer...

    · Il y a presque 12 ans ·
    Wlw

    simon-rainner

  • bonne partie , la suite promet et j'ai déjà une petire idée

    · Il y a presque 12 ans ·
    Mariage marie   laudin  585  orig

    franek

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