Loup Garou
dechainons-nous
La nuit fut longue et défila sur les chemins battus de la vindicte populaire des foules.
Dans le hameau la rumeur ne cessait d'emplir la mal-bête de haine, de bêtise, et d'ignorance, tous voulaient sa mort mais tous la nourrissaient en leurs seins gonflés de stupidités et de méchancetés, les procès de bonnes intentions les plus courts seraient les meilleurs et feraient oublier la lourdeur d'âme des gens bien-pensants.
J'ai à nouveau entendu son souffle rauque haletant sous le pas de porte et les raclures de ses griffes sur le bois effilé par la fuite du temps. Je percevais l'écume de sa rage filtrant entre babines et dents jaunies, ses yeux injectés de sang réclamant le dû de sa pitance. La chaleur fétide de son haleine envahissait mon esprit, le sang aux tempes battait fort, l'envie de lacérer la chair dans la poussière et de planter ses crocs dans la fraîcheur de l'innocence me faisait gonfler le poitrail et m'arrachait des spasmes dans le bas ventre me faisant saillir l'épine dorsale.
Je ne saurais dire depuis combien de nuits elle avait entrepris ses visites régulières, pourquoi voulait elle venir se réfugier en moi et me livrer sa cruelle et enivrante bestialité ?
Encore une fois je me suis levé précipitamment pour ouvrir la porte et planter mes yeux dans les siens, pour la dominer et la chasser à tout jamais de mon être, mais une fois de plus elle avait tourné le dos et battu en retraite refusant l'affrontement, j'entendais à peine le bruissement de son passage dans les herbes hautes. Les brumes clairsemées précédant les aurores en suspension sur les graminées diffusaient la lumière lunaire voilant la campagne d'une gigantesque toile d'araignée étouffant les échos des enfers.
Je retournais m'allonger et déroulais le même protocole avec ma couverture, en position sur le dos je déposais un bord et le calais sous mes pieds, puis je remontais lentement le tissu jusqu'au-dessous du menton et gardais cette vaine protection serrée dans mes deux mains. La sueur coulait le long de mon visage et venait grossir le flux des larmes qui glissait le long de ma nuque.
Sur les murs de ma geôle, depuis mon arrivée le sang n'avait cessé de s'épancher mais je ne pouvais fermer les yeux pour me soustraire à cette vision, quand je pénétrais dans le royaume des ténèbres le goût acre et salé de toutes ces humeurs poisseuses venaient se distiller sur mes papilles gustatives.
Le contact contre ma peau de son corps nu et ensanglanté laissant échapper ses gémissements ne peut plus s'effacer de ma mémoire ...
Un joli conte tout simple, en fait !
· Il y a plus de 6 ans ·astrov
Qui prend aux tripes !
· Il y a plus de 6 ans ·dechainons-nous
Un cauchemar sans doute...mais quelle tension dans cette confrontation nocturne et terrifiante ...Impossible de sortir indemne d'un tel corps à corps. Qui du loup ou de la créature est le plus effrayant ?
· Il y a presque 7 ans ·On croirait pas à te lire depuis des années que tu te trimballes un Garou pareil au fond de toi !
t'as essayé le tilleul le soir avant d'aller au lit ?
anna-c
les cauchemar of course ! toujours après ce genre de virée
· Il y a presque 7 ans ·dechainons-nous
Encore du sang...
· Il y a presque 7 ans ·unrienlabime
pour parfaire les maquillages :)
· Il y a presque 7 ans ·dechainons-nous
:)
· Il y a presque 7 ans ·unrienlabime