Lourds de sons d'un ailleurs

rechab

La journée je marche seul
sans un mot en tête
et puis je viens vers toi

la poitrine bardée de fer,
et tu me parles,
mais je ne reconnais pas ta voix.

Ce sont comme des mots
que je ne comprends pas,
parce qu'il m'apparaissent
lourds de sons d'un ailleurs.

J'interprète seulement ce que je vois,
             parfois je prends des choses,
je les soulève et en examine la texture ;
c'est comme si je découvrais le monde
en petites parcelles :

je les examine,            et les repose
et cela s'inscrit sans doute
dans un coin de la mémoire,
à un endroit inaccessible.

Je sais pourtant que ça existe,
mais me heurte à une paroi de verre,
comme un poisson dans un bocal
qui pense que l'espace se prolonge
en dehors de sa prison.

Tu me parles,    et je ne sais jamais
ce que tu veux dire.
Je reçois des phrases,
je les entends,
mais elles rebondissent sur moi
sans m'atteindre.

De même, ce que je touche
a quelque chose d'irréel.
Cela ressemble plutôt à des images
dédoublées de leur réalité.
Qui m'en donnerait la clef ?

…..La journée je marche seul
sans un mot en tête
mais je viens vers toi...

-

  • C'est horrible cet enfermement ! Cauchemardesque ! C'est l'inconvénient de trop bien le décrire :)

    · Il y a presque 4 ans ·
    Coquelicots

    Sy Lou

    • merci .. peut-être je suis complètement à côté de la plaque en parlant d'autisme - je n'ai pas de compétence pour en avoir un point de vue - mais dans l'imaginaire ça y ressemblerait un peu...

      · Il y a presque 4 ans ·
      Tulip  avr  21  03

      rechab

    • Pourquoi serais-tu à côté de la plaque ? Que sait-on vraiment de l'autisme qui comporte encore de grandes zones d'ombre ?

      · Il y a presque 4 ans ·
      Coquelicots

      Sy Lou

  • sans un mot en tête ? ... alors ce n'est pas toi ..

    · Il y a presque 4 ans ·
    Photo

    Susanne Derève

    • quelques moments d'absence ...

      · Il y a presque 4 ans ·
      Tulip  avr  21  03

      rechab

  • "Je parle de moi
    Mais moi abstrait
    Abolir l'image et laisser le temps m'emporter
    Comme quelqu'un qui souhaiterait se noyer
    Tu sais quand tu tombes comme un zombie
    Avec le cœur d'un seul
    Ne se sentir plus rien
    Se faire mal
    À se bosser le cœur
    Se taire te sentir enfermer en toi
    Pour te protéger
    Se punir de toute expression de révolte
    Détruire l'esclavage
    De son enfermement" md

    · Il y a presque 4 ans ·
    Dsc00086

    mada

    • Evidemment ce n'est pas mon cas, mais j'ai essayé de comparer cette sorte d'enfermement à un "autisme virtuel"..

      · Il y a presque 4 ans ·
      Tulip  avr  21  03

      rechab

  • sur ton chemin, je ne peux que te souhaiter un petit soleil, trois gouttes de rosée et le chant d'une alouette

    · Il y a presque 4 ans ·
    Autoportrait(small carr%c3%a9)

    Gabriel Meunier

    • ça m'a fait penser à la toute première partie du film de Wenders " l'état des choses"

      · Il y a presque 4 ans ·
      Tulip  avr  21  03

      rechab

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