LR701 Le nez fin.

Christophe Hulé

Parfums, modèle, grandir, ancienne, inventeur.


Mon métier : nez. Enfin je crée des parfums.

- Vous êtes un inventeur de choses futiles.

- Vous êtes un homme peu expert, je parie que vous n'êtes pas marié.

- Et pourquoi devrais-je l'être ?

- C'est une pirouette.

- Je ne vous permets pas Monsieur … le parfumeur. Je vous prie de mettre votre nez ailleurs.

- Ne soyez pas inquiet, mon nez ne s'accommode que de fragrances divines, ce n'est pas un groin.

- Que dois-je entendre par là ?

- Eh bien entendez ce qui vous plaît.

- Réglons ceci à l'ancienne, vous avez votre nez, moi je manie bien l'épée. Laissez-moi couper court à cette conversation ainsi qu'à votre attribut « divin » selon vos dires.

- Allons donc ! Est-ce là votre seul argument, je n'ose croire que vous en faites une qualité.

- Détrompez-vous, cela m'a servi souvent.

- Sauf à trouver le trésor qui devrait vous occuper, et l'esprit et le cœur.

- Pensez-vous être un modèle et pour l'un et pour l'autre ?

- Je n'ai pas cette prétention mais je m'y emploie.

- Je devrais être en colère et vous pourfendre sur le champ, et pourtant …

- Vous ne le faites pas.

- Vous ne faites qu'aggraver votre cas.

- Le mien ou le vôtre ?

- J'avoue ne pas vous haïr assez pour …

- Allez Monsieur, vous pouvez vous confier.

- Certes, je n‘ai point d'esprit, ni de compagne.

- Alors je vous offre ce recueil de poèmes et ce parfum.

- Mais enfin …

- Ne me remerciez pas, il est temps de grandir et de mener le vrai combat.

- Contre qui, contre quoi ?

- Contre vous-même Monsieur.

- Je … et que vous dois-je en retour ?

- Eh bien jeune homme, invitez votre future Princesse à venir me voir, je serai payé doublement.

- Merci Monsieur, enfin … cher ami, si vous le permettez.

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