Ma chère mère

Caïn Bates

"Il n'y a que vous et moi, mère. Il n'y a toujours eu que vous et moi. "

   Ma chère mère, nous sommes tous condamnés. Cette lettre ne répondra pas à vos questions car je déteste vous savoir triste mais, mère, je vais mourir. Ne pleurez pas, ils auraient tout fait pour nous séparer de toute façon, ils ont toujours été jaloux de notre relation. Quand je pense qu'ils construisaient déjà des cercueils à nos tailles, mère, ils devaient payer pour leur affront.

      Ma tendre mère, ils vont venir vous chercher, ils vont vous arracher à notre modeste foyer. Nous sommes deux victimes de leur rancœur, ce sont eux qui ont fait de moi le monstre qu'ils méprisent, ils blâment toutes ces manières qui ont fait de moi ce fils exemplaire; tous les coups,  les séjours dans le placard et la disparition de tous ces rôdeurs, pardonnez moi, mère, de ne pas avoir été un meilleur fils.

         Ma douce mère, je me rappelle tous ces mots d'amour qui résonnaient dans notre demeure, ces mots étaient plus beaux que la musique des anges, pourquoi ne m'étaient-ils jamais destinés?!  Si seulement vous m'aviez aimé, vraiment, j'aurai peut être su vous enterrer mais maintenant il est trop tard. Mère, vous étiez une gangrène que je n'ai pu empûter à tant et malgré tout ce temps,  seule l'odeur différe de nos habitudes, tous ces hurlements, ces silences qui trahissent votre haine, aujourd'hui vous me regardez encore de ce regard vide, glaçant et effrayant accompagné de ce sourire crispé.

     Mère, ne pleurez pas, je viens vous rejoindre ce soir, je suis prêt à tout vous pardonner si vous m'acceuiller les bras ouverts. Je vous aime. 

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