Ma Femme, suite.

Tout ça, parce que j'avais situé les Yvelines au Congo Belge. Effectivement, je ne me souvenais plus que les Belges nous les aient rétrocédées en 1960, lors du passage en République Démocratique du Congo sans Belge, ni chocolat. Tout le monde peut oublier, non ?

Ceci dit, elle n'a pas tort, car je ne sais pas un tas de trucs que tout le monde sait. Par contre, je sais un tas de trucs que tout le Monde ne sait pas, mais qui ne servent strictement à rien du tout… de savoir.

Par exemple, savez-vous que le sens de rotation des vortex est trigonométrique dans l'hémisphère nord et l'inverse dans l'hémisphère sud de Mars où il n'y a pas d'eau donc aucun écoulement gravitaire. A qui cela peut-il servir de connaître cela, si on n'a pas de famille sur Mars ? A rien ! D'autant plus qu'on sait pertinemment que sur Terre l'eau ne peut pas tomber au sol dans l'hémisphère sud puisqu'il est en bas et que là-bas, l'eau pleut vers le ciel.*

*Ce qui est archi faux pour l'écoulement de votre évier, car l'influence de la force de Coriolis est  négligeable à cette échelle, alors qu'elle est significative pour les typhons, ouragans ou cyclones que d'un œil.

Que sais-je encore dans des trucs qui ne servent strictement à rien.

Par exemple, pourquoi un avion vole-t-il, alors qu'il ne bat même pas des ailes, ni même sa femme, d'ailleurs ? Le con !

Il vole, d'abord parce que c'est sa fonction ! Si l'avion devait naviguer, il serait bien emmerdé.

Il vole aussi, parce que la forme de ses ailes n'est pas la même, dessus que dessous. Elle est concave au-dessus et plate au-dessous, ce qui entraîne des vitesses  différentes de l'air pour parcourir des distances différentes, or comme la vitesse de l'avion est unique et constante, grâce à sa traction par des hélices ou sa propulsion par des réacteurs, comédiens et intermittents du spectacle qui le poussent,  la dépression créée (avec trois e) soulève des montagnes (mais celles, qu'avec un seul a, il y a des limites, quand même à la soulèvation.)

Que ne sais-je pas encore.

Par exemple, l'esprit scientifique est né par la mesure. Avant les savant disaient que l'eau gelait quand « ça caillait dur dehors » parce que l'eau possédait, en elle, un agent gelant, qu'ils appelèrent « le grand gla-gla du froid ».

Il aura fallu attendre un pékin venu de Corée du Nord, qui muni d'un thermomètre, détermina les températures de glaciation suivant la pression atmosphérique de l'altitude à laquelle où se situait la mesure. Le pékin parcouru toutes les latitudes, longitudes et altitudes du Globe à la recherche du Yétis, mais il ne ramena qu'une bête du Gévaudan de plus. Encore, merde, on ne sait plus qu'en faire de toutes ces bêtes dans les musées ! Tant pis les base bancales de la thermodynamique étaient posées de travers de porc. Plus rien ne l'arrêterait maintenant, facile, elle ne connaissait pas ma femme.

Voilà le genre de trucs que je sais, alors que ne suis même pas foutu de retenir mon numéro de téléphone ou de retrouver ma voiture quand je l'ai mal garé sur les clous.

    Donc, voilà ce que me disait ma femme l'autre jour. « Comment fais-tu, Hervé, pour ne jamais rien savoir ?

Je lui ai répondu du tic au tac, aussi sec que du saucisson : « Je ne sais pas, ma chérie, ça me vient naturellement ! »