Ma foi est morte

Aujourd'hui, ma foi est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. Mon corps abrite l'âme d'un Étranger c'est sûr, et ce verre de Bourgogne, quelques gouttes de Meursault, me le rappelle avec ironie. Je me suis levé titubant quand elle m'a repoussé loin de sa nuit et j'ai emporté mes affaires au loin... sur la plage. Et la mer est amère ce matin, mais toujours apaisante et belle, et j'y noie mon regard, et mes larmes se confondent avec les rayons de lune qui l'éclairent pour quelques minutes encore. Je pense à son sourire, si chaud, si bleu... si rare. Je sais qu'il est trop tard et que gémir n'est plus de mise... Je sais qu'il faut partir car la météo est incertaine alors que la Terre, elle, est grande. Elle est grande et belle, surtout l'océan, sa houle, ses embruns et ses marées. Et là c'est marée basse mais au loin la mer monte et pourrait bientôt m'engloutir. Alors je vais partir...