Ma mère s’appelle « maman »

Hervé Lénervé

Il paraîtrait qu’on ait tous une mère attitrée.

-         Tu sais où j'ai posé ma veste ?

-         Non ! Demande à Hervé ! Vous êtes arrivés ensemble.

-         Lui, dans son état, il ne se souviendrait même pas du nom de sa mère.

-         Faux ! Mon état n'y est pour rien. Et non, je n'ai rien oublié ! Je ne l'ai jamais connu, nuance.

-         Quoi ta mère ?

-         Non, son nom !

-         Tu ne connais pas le prénom de ta mère ?

-         Non ! Moi, je l'appelais maman.

-         Heureusement que tu connais, au moins, son nom de famille ; « Lénervé »

-         Même pas ! Car c'est compliqué, moi j'ai le nom de naissance de mon père qui c'est barré à ma naissance, mais juste après m'avoir reconnu en me donnant mon nom, même à l'envers, de naissance. De plus « Lénervé » est un pseudo. C'est clair, non ?

-         Non ! Mais peu importe, tu connais quand même le patronyme de ta mère.

-         Ben non ! Comme je viens de te l'expliquer pour les raisons préalablement précitées, moi, ma mère c'est maman.

-         Tu ne l'appelles jamais ?

-         Non, j'n'ai pas son numéro, puis elle est morte.

-         Oh, pardon !

-         Pas d'quoi.

-         Mais tu vas bien sur sa tombe, quelquefois, tu as dû voir le nom et les dates de l'occupante sur la boite aux lettres.

-         Oui, j'y vais souvent, mais je n'ai jamais tellement prêté attention à ce qu'il y avait de marqué dessus.

-         J'espère que tu fleuris bien la bonne tombe.

Oh, tu sais, c'est l'intention qui compte. Je me recueille sur la tombe de la mère inconnue.

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