Ma passionnante faiblesse...

Intrigante

J'ai passé le pas de sa porte, je me trouvais attirante et j'avais cette impression que tout mon corps se laissait aller à cette profondeur des sens, trop souvent malmenés par d'autres émotions, différentes d'une sensualité imprégnante. Je le connaissais depuis quelques semaines, et je savais pourquoi il me gratifiait de toute cette patience, l'envie de m'avoir dans son lit contrastait avec sa manière trop chevaleresque de m'émouvoir, pourtant je le savais sincère dans sa façon d'être, lorsqu'il riait ouvertement ou me foudroyait du regard dès qu'il n'avait pas ce qu'il voulait, en l'occurrence moi, car il ne m'avait pas entièrement.

Pourtant je profitais de chaque seconde de son attention, après tout j'étais reine de mes nuits en sa compagnie, même si elles se terminaient toujours amèrement, seule dans mon grand lit et frutrée, à me demander pourquoi je n'avais pas franchi le pas cette fois encore.

- Ça te plait ?

Je sortis de mes pensées pour découvrir une table décorée simplement, avec gout et très masculine, mais bien plus aguichante à mes yeux...trainait comme simple centre de table une bougie, qu'il alluma rapidement, illuminant la pièce d'une faible lueur pour une ambiance romantique.

- J'avais envie de diner ici ce soir ? Ça te convient ?

- Oui

J'avais appris à répondre distinctement par "oui" ou par "non" sans m'éparpiller avec des "peut être", "je ne sais pas"... être indécise faisait partie de ma personnalité, mais je savais qu'il aimait les réponses directes. Même s'il adorait décider pour moi, cela ne l'empêchait pas d'être curieux de mon avis, qu'il pouvait ou non suivre, une manière de maitriser celle qu'il convoitait, avant de la posséder. Me voyant tordre mes doigts de nervosité, il sourit, puis déclara d'une voix grave

- Écoute, j'aimerais que ce soir tu te laisses aller à tes envies, que tu enterres une bonne fois pour toutes tes règles idiotes, qui nous pourrissent la vie, que tu penses à ton plaisir sans regrets ni remords, fais ce que tu désires vraiment

J'ai observé cet homme plus intensément, il me plaisait depuis si longtemps, bien avant de le connaitre réellement. Être amie ne correspondait pas à l'idée que je me faisais de notre relation, pourtant je ne lui avais offert que cela par culpabilité.

Il m'attirait par sa personnalité, son autorité et ce charisme qui n'avait rien à voir avec une beauté banale. Ce soir, il portait un costume décontracté, sans cravate. Sa chemise ouverte de quelques boutons laissait entrevoir une peau mate.

Pas spécialement coiffé, une sorte de fouillis qui donnait plus de charme au personnage, pas spécialement rasé non plus, le rendait plus viril encore. Il s'arrêta de parler dès lors qu'il me vit l'observer intensément, comme s'il lisait en moi, c'était probablement le cas.

Il retira sa veste et je pus voir ses muscles rouler sous sa chemise. Puis il se mit face à moi, les mains dans les poches et attendit.... je finis mon examen approfondi de cet homme qui avait cassé toutes mes barrières. Des milliers de questions passaient dans ma tête, il me regardait comme s'il savait, comme s'il attendait que je réponde à toutes mes interrogations personnelles, pour enfin parler. Pourtant une seule d'entre elles me fit prendre ma décision, "est-ce que je l'aimais ?"... à partir de là, tout fut plus clair, comme si un poids me libéra de ce scaphandre intolérable.

Mon regard se posa tendrement sur mon annulaire, je fis tourner la bague avec le pouce, j'observais l'or qui brillait, les petits diamants étincelants, et me rappelais les mots gravés à l'intérieur. Je jetais un regard incertain à l'homme en face de moi, il avait les sourcils froncés, comme s'il cherchait la meilleure réponse à me donner, comme s'il réfléchissait à une argumentation poussée pour me convaincre. Une émotion traversa ses prunelles sombres, à peine perceptible, il se ressaisit avant que j'aperçoive la lueur d'inquiétude, qui un court instant avait traversé son regard fascinant... il ne voulait pas m'influencer...

Il retint sa respiration lorsqu'il me vit enlever la bague, pour la déposer délicatement dans mon sac, il paraissait soulagé et un faible sourire étira ses lèvres fines. Je m'approchais timidement, je remarquais la tension de son corps avant même de le toucher, mais il restait impassible, telle une statue de sel. Au plus près de lui, je me suis pressée, serrée pour m'imprégner de tout ce que j'avais rêvé dans mes fantasmes les plus torrides, le sommet de mon crane jouant sur son torse, je sentais son souffle sur ma nuque...mon visage brulant caché entre les plis de sa chemise.

Je pus entendre les battements précipités de son cœur et le mien accéléra crescendo. Puis mes deux mains à plat, la chaleur de son corps traversant le tissu m'embrasa entièrement, j'attendais ça depuis si longtemps. Lui restait toujours immobile, ou peut être avait il peur que je change d'avis s'il se décidait à prendre les devants, il me laissa donc faire à ma guise pour cette fois.... il leva la tête et attirée par les veines de son cou, je léchais chaque sillon du bout de la langue, puis déposais une myriade de baisers le long de celles-ci, troublée par l'odeur de sa peau, mêlée à celle de son parfum...  

Je l'ai poussé subtilement vers la chaise derrière lui, il s'est assis, des flammes dans ses yeux habituellement si sombres. Je me sentais plus intrépide que jamais et femme fatale de voir cet homme si puissant devant moi, près à se plier à mes caprices de l'instant, en me laissant prendre les directives, patientant sans perdre le contrôle, à se complaire dans cette douce dominance, qu'il pouvait à tout moment renverser à son avantage, pourtant il me laissa faire de nouveau.

Je me suis glissée entre ses cuisses, encore  plus proche de lui, son regard remontant suavement de mes jambes jusqu'à mes seins dont il devinait les pointes tendues à travers le tissu. Mes bras en croix devant moi, j'ai posé mes mains sur mes épaules et j'ai laissé glisser ma robe, écrasant ma poitrine gonflée de plaisir au passage.

Il retint sa respiration, s'empêchant de me toucher. Il voulait voir jusqu'où je pourrais aller ce soir, il voulait que tout vienne de moi, sans subir d'influence, pas même les siennes... me brusquer pourrait tout gâcher, du moins pour cette fois, il en avait pleinement conscience. Complètement nue, j'attendis son verdict, une approbation dans son regard ou quelque chose qui me montre qu'il appréciait mes formes, mon corps tout entier... et ce que j'y vis me laissa sans voix... il me désirait bien plus qu'il ne le laissait paraitre, il se retenait la plupart du temps, peut être ne voulait-il pas me perdre après tout.

Il savait pourtant se comporter de manière brusque, et être emporté lors d'ébats charnels, j'en étais persuadée, je l avais sentie à chaque fois qu'il m'embrassait, laissant sur mes lèvres gonflées l'empreinte de ses baisers déchainés, mais il savait aussi garder un contrôle infaillible, lorsqu'il le décidait, ce qui m'excitait encore plus.

Je me mis à genoux devant lui, entre ses jambes, mes mains sur ses cuisses remontaient vers son sexe déjà palpitant, puis mon regard croisa le sien, je pus y lire sa question muette, mon sourire fut la réponse qu'il attendait. Il prit ma tête entre ses deux mains, serra et m'embrassa éperdument murmurant ces mots qui agrippèrent mon cœur

- Enfin... enfin....tu es à moi

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