Maggi Arome Saveur.

Amis de la culture et du bouillon cube, bonsoir !

N'étant plus très chaud pour la prose ou la poésie et encore moins pour des fictions à deux balles (d'autres le font d'ailleurs bien mieux que moi), j'en reviens avant de repartir à la bonne vieille chronique conso qui m'avait donné à l'époque (avant facetube et youbook et toutes ces conneries) cette mystérieuse envie de ressaisir ma plume. Car oui, je pensais alors que mon avis ou mon opinion avait encore une certaine importance.

Comme ne le dévoile pas mon pseudo, je suis alsacien. Et oui, le M de Daniel-M c'est pour Muller (désolé). Pas chauvin pour un sous, j'aime malgré tout ma région et ce qui lui reste de traditions, mais surtout sa cuisine traditionnelle. J'ai observé un truc de longue date, qui n'a d'ailleurs rien à voir avec la gastronomie alsacienne, mais depuis que je m'en souvienne, il y a toujours eu un flacon de Maggi saveur dans chaque cuisine familiale alsacienne de mon entourage ! Ce flacon, qui existe depuis 1889, (c'est marqué dessus), est pour ainsi dire, entré dans la culture collective de ma tribu des mangeurs de choucroute.

Le « Maggi », comme on dit chez nous (prononcez magui), est pourtant une invention Suisse qui a vue le jour en 1887 entre les mains de Monsieur Julius Michael Johannes Maggi. L'astucieux condiment devient très vite populaire au point de donner son nom à la plante appelée Ache des montagnes, aussi appelée Livèche ou Céleris vivace, tant son petit gout rappelle le parfum unique de cette plante condimentaire. Paradoxalement, cette plante n'entre pas dans la composition du célèbre « Maggi » qui est alors un savant mélange de plantes, une recette tenue bien sur secrète. A partir de 1893, l'entreprise qui rencontre un franc succès, ouvre des succursales à Paris, Berlin, Vienne, Bregenz, Londres ainsi qu'une agence aux États-Unis. Dès 1907, la société commercialise ses fameux bouillons cubes. Après la mort de Julius Maggi, sa société est rachetée par le jeune groupe « Nestlé » en 1947 !

Comme de nombreux produits alimentaires, Maggi Arôme Saveur était un produit végétal de grande qualité et d'une grande valeur gustative à son origine. Victime de son succès et vendu à l'échelle mondiale, le produit d'origine s'est petit à petit « transformé » (un peu comme le Nutella). Je me souviens encore d'un temps pas très lointain où la mention « herbes aromatiques » figurait sur la compo du fameux Maggi. Mais que trouve-t-on aujourd'hui dans la rubrique « composition » du produit ?

Arômes (protéines de blé)

Eau

Sel

Exhausteur de gout : Glutamate Monosodique

Exhausteur de gout : Inosinate disodique

Sucre

Bon, je vais faire mon chieur, sinon, ce n'est pas la peine de rédiger une chronique conso, même si tout le monde ici s'en fout.

Les protéines de blé ou phytokératines, sont contenues, comme leur nom l'indique, dans le blé. Ces protéines sont importantes pour la panification, sont utilisées en cosmétique ou pour le soin des cheveux. Le gluten est par exemple une des protéines du blé, mais cette dénomination sur le petit flacon de Maggi reste très vague et permet surtout au fabricant d'affirmer que le produit est d'origine végétale. On peut comprendre dans la formulation « Arômes (protéines de blé) » que ces protéines servent de support aux arômes !? Mais en vrai, on n'en sait fichtrement rien et ça serait bien que Mr Nestlé nous explique …

Eau, ça tout le monde sait ce que c'est !

Sel, euh, c'est du sel !

Exhausteur de gout : Glutamate Monosodique. Le glutamate est un acide aminé naturellement présent dans le corps humain. Sa « version chimique » a été découverte en 1907, pour en faire un additif alimentaire. Le glutamate se cache sous le nom de code E 621 et est un exhausteur de goût qui est très largement utilisé dans l'industrie agro-alimentaire. Les Japonais le considèrent comme la 7e saveur, après le sucré, le salé, l'amer, l'acide, l'astringent ou l'âpre et le piquant. Avez-vous déjà eu la sensation de ne pas pouvoir vous arrêter de grignoter ces chips là, devant la télé ? D'avoir envie de vous goinfrer chez le chinois ? La faute au glutamate ! Cette substance qui se présente sous la forme d'une poudre blanche renforce le goût des ingrédients présents dans l'aliment et agit comme un excitant sur les papilles et surtout, sur le cerveau à l'instar d'une drogue. Pour faire simple, le glutamate monosodique booste votre appétit, booste plus que nécessaire et de manière négative un certain nombre de nos organes nécessaires à la digestion. Il inhibe la sensation de satiété, ce qui vous fait simplement, prendre du poids.

Le glutamate monosodique peut être considéré comme toxique. D'une, notre organisme n'en a pas besoin puisque il en fabrique suffisamment et qu'il est présent naturellement dans certains légumes. Certaines études affirment que l'excès de E 621 est cancérigène, détruit nos neurones et nos neuils. Le souci, c'est qu'il y en a un peu partout et en particulier dans les plats préparés, les soupes déshydratées, les fonds de sauce etc. Bien sur, de nombreuses études prétendent exactement le contraire et dans le doute, on s'abstiendra donc de se prononcer.

L'inosinate disodique est un autre exhausteur de goût souvent utilisé en association avec le glutamate, il est aussi nommé E 631. C'est du sodium complexe qui relève les saveurs et n'est pas considéré comme végétarien car parfois d'origine animale. Son utilisation est autorisée en France sous conditions de quantités maximales respectées. On le trouve souvent dans certaines conserves de légumes et notamment dans les flageolets d'une marque bien connue.

Cerise sur le MacDo, on termine avec un peu de sucre pour flatter nos papilles. Le sucre doit être le caramel qui colore la préparation car aucun colorant ne figure expressément dans la compo.

Le fabricant précise qu'il est inutile de saler si l'on utilise Maggi Arôme Saveur dans ses plats et on le remercie sincèrement pour autant de loyauté. 

Composition nutritionnelle pour  100 g / 100 ml

Énergie : 289 kj (69 kcal)

Matières grasses / Lipides : 0 g   

Glucides : 6.4 g

Protéines : 10.6 g

Sel : 19.812 g

Sodium : 7.8 g

J'en pense quoi ?

J'utilisais ce condiment depuis de nombreuses années pour ne pas dire depuis toujours et j'étais même passé au magnum d'un litre ! J'en mets principalement dans les salades de toutes sortes ou pour relever du riz nature. Maggi saveur, en fait, on peut en mettre partout ! Il n'y a que très récemment, en relisant la compo que je me suis questionné. Je me souvenais très bien de cette mention « herbes aromatiques », qui semble aujourd'hui avoir totalement disparue sur le célèbre flacon. En étudiant un peu le sujet, je me suis donc rendu compte que j'utilisais de l'eau salée, des arômes non identifiés, du E621, E631 et du sucre pour cuisiner. A environ 10 € le litre, je me suis alors demandé si Mr. Nestlé ne me prenait pas un peu pour une burne ?

Par respect devant ces magiciens de l'agroalimentaire, je ne me permettrais pas de dire que « Maggi Arôme Saveur », c'est aujourd'hui de la m…, non, je ne le ferai pas. Mais même si ce sympathique petit flacon manquera à la déco de ma cuisine, je suis en ce moment à la recherche d'un produit d'assaisonnement du même genre en version bio et surtout en version vraie et ça existe ! Je qualifierais ce produit de « leurre » alimentaire et il n'est hélas pas le seul dans sa triste catégorie.

Je ne vous recommande pas de ne pas en acheter, d'un point vue gustatif, cela fait son effet dans une salade de tomate, une salade verte ou une soupe de flocons d'avoine, surtout que j'ai un peu banni certaines douceurs dans mes préparations, histoire de garder la ligne dans mes vieux jours. A chacun de voir ce qu'il souhaite manger. En ce qui me concerne, j'essaye, même tardivement, de faire attention à ce que j'avale mais surtout d'essayer de faire la différence entre un produit alimentaire et la prestidigitation, les mensonges que nous servent parfois nos grands groupes agroalimentaires. Perso, rien que le prix au kilo pour ce qui n'est en fait qu'une illusion pas forcément bénéfique pour ma santé, me motive largement à acheter un produit vrai qui sera, peut être plus cher, mais qui ne me prendra pas pour le dindon d'une farce qui est de moins en moins drôle.

L'on nous prédisait il y a quarante ans qu'aux 21nièmes siècle nous ne mangerions plus que des pilules. De nombreux produits ne sont plus aujourd'hui et de plus en plus, que des pilules déguisées en nourriture et c'est donc à chacun de se faire son opinion et de faire son choix.

Merci de vos lectures.

PS : Je tiens à préciser que j'ai recoupé certaines infos qui figurent dans ma chronique sur différents sites Internet. Sans faire un simple copié-collé, j'ai essayé de faire la synthèse entre ce que j'ai pu lire et mon propre ressenti.