M'aimera-t-elle encore une fois ?

seleucos-barca

Je ne trouve plus les mots. Je sens qu'elle m'échappe. M'aime-t-elle encore ? Aujourd'hui, on me reproche les abus de certains de mes proches, la vulgarité des autres ou encore mes promesses non tenues... mais elle... m'aime-t-elle encore ? Je l'ai parfois oubliée, négligée, délaissée. Ressaisis toi, écris lui, aime la, elle t'aimera... encore une fois.

"J'ai défendu et changé votre vie pendant des années", non. " Je vous ai libérée de prédécesseurs médiocres, encouragée à la rupture, et vous êtes venue à moi", non plus. Comment t'y prendre cette fois. Elle t'aime trop, elle ne trahira pas cet amour ni son admiration pour toi. Personne ne la comprend comme toi. Il se lèvera tôt celui que prendra ta place dans son cœur.

M'aime-t-elle encore ? Me sera-t-elle fidèle ? Elles ont été si nombreuses infidèles. Avant elle, j'ai été trompé, trompé par ma maîtresse, si tentante, si inaccessible, que j'avais su, pourtant, voler à son mari  puis épouser... elle est partie. On m'aime puis on me quitte. Ensuite j'ai su faire mienne celle que tout le monde désirait mais j'étais le seul et unique capable de la prendre et garder, je suis irrésistible. Elle m'aime, oui elle m'aime, je le sais... je sais plus. Je crois qu'elle me trompe... Je ne crois plus personne. Je ne fais confiance à personne, à qui pourrais-je ?

Même mon père m'a abandonné. Il a laissé maman s'occuper de la famille, dans les quartiers aisés où les enfants de divorcés étaient mal vus. J'ai grandi sous ces regards, ces jugements, ces brimades, je les supportais pas, je les détestais tous, tout était si facile pour eux. Tous ces intellos, cultureux, si bien nés, ils m'ont méprisé, mais je leur ai montré qui était le plus fort. Ma réussite les a tous éclaboussés, même mon père. Enfin il me respecte, il m'aime... Non, il exploite juste ma notoriété, il ne m'aimera jamais... comme tous les autres. Mais non, tu n'as pas de blessures, que de la force, de l'énergie, du talent, tu saignes plus, tu souffres plus... tu es le meilleur ! Qui d'autre ?

J'ai bien eu un père de substitution, mais lui, c'est moi qui l'ai trahi. Pourtant il m'affectionnait, il me choyait, me favorisait, me préparait un bel l'avenir, il m'aimait comme un fils. Mais son aveuglement lui fit préférer cet autre fils, le soi-disant meilleur d'entre nous. J'étais frustré, pressé... j'ai trahi, je ne regrette rien, c'est lui qui m'a appris. Depuis je suis l'expert. Lui, son entourage qui me détestait, je les ai tous détruits. Ils ne m'aimaient pas, ils ont payé. J'ai menti, trahi, calomnié, accusé, sali, expulsé, discrédité, débauché, utilisé un pseudo, suscité les défections, créé la haine, attaqué en justice, dénoncé à la presse, provoqué du dégoût partout où ça me servait... et j'ai eu raison. Aujourd'hui, si je faiblissais, ils me trahiraient tous... même vous. Vous à la conquête de laquelle j'ai tout sacrifié, au bonheur de laquelle j'ai consacré toutes mes forces. Me laissez pas, je vous aime, je vous mérite, en tout cas que je vous veux... Après tous mes malheurs, tous mes combats, je vous ai eu, je vous lâcherai pas. De toute façon, c'est génétique, je suis le meilleur, certains naissent pédophiles, moi séducteur, c'est plus fort que moi, plus fort que vous, vous m'aimez. Vous m'aimez encore, dites le moi.

Stop ! Reviens en à elle, elle que tu désires, elle qui doute, rassure la, cajole la, oui elle... vous. "Vous qui m'aimez, m'aimez encore, allez encore une fois. Je ne sais plus vous convaincre, vous connaissez tous mes tours, mes échecs. Non, vous les voyez pas, il ne vous intéresse pas. Quand j'échoue, personne ne s'en aperçoit. Non, vous laissez pas prendre par les fables et les calomnies des jaloux que j'ai remis à leur médiocre place. Non, vous m'aimez comme au premier jour, je sais vous prendre par les sentiments, flatter votre médiocrité, fructifier sur vos doutes et vos peurs, je sais même faire que ça, je suis le meilleur à ce jeu et c'est pour ça que vous m'aimez. Je vous ai décomplexée, je vous sais reconnaissante. Dans le fond, je ne vous mens pas, enfin, vous méprise pas, vous avez besoin de moi et j'ai besoin de vous, que vous m'aimez, que vous m'enviez, que vous m'admiriez..."

Non ! Tu te disperses encore, pense à elle, parle à ses enfants. Allez Nicolas, moins de franchise, reprends tes esprits et depuis le début : "Je me présente fort, déterminé et intransigeant sur ce qui nous rassemble, j'irai jusqu'au bout : françaises, français, renouvelez moi votre confiance..."

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