Manteau Blanc

chevalier-neon

J’ai peur de toi

Quand tu fais le con,
quand tu perds le jeu,
et quand tu fais don
même de ton « je ».
Si tu es une erreur,
je ne veux pas la corriger.
Si tu vis une horreur,
je veux tant la désagréger.

J’ai peur de toi

Quand tu es là qui pleures,
quand tu souris sur du vide.
Tu t’en fous qu’on te leurre
et de ces cœurs trop avides.
Tu dis faire l’amour
mais là on te fait la guerre.
Tu dis faire le tour
du monde mais il se terre.

J’ai peur de toi

Quand tu es absent,
quand tu me colles à la peau.
Tu pleures du sang,
tes peines mises au dépôt.
Produit de consommation,
tu cherches un monde ;
déduis donc que ces passions
ça brise la ronde.

J’ai peur de toi

Tes paroles sont des papillons ;
belles mais mourant au vol
et elles t’entraînent dans leur sillon,
avec toi elles m’enrôlent.
J’aime quand tu pardonnes,
je déteste quand tu acceptes.
J’aime quand tu te donnes,
je déteste tous ces préceptes.

J’ai peur de toi

Et quand tu cèdes,
que va-t-il rester ?
Mais si l’on s’aide,
qui donc détester
pour se délester de la faute,
pour ne plus être lucide ?
Le pas il faut que tu le sautes
mais sans parler de suicide.

J’ai peur de toi

Tu caresses avec tes yeux,
tu griffes avec tes mots.
Ta détresse c’est bien ton Dieu,
les hommes des animaux.
Il y a tellement d’univers
car tellement d’êtres humains ;
alors ton refuge d’hiver
pourrait se faire entre mes mains.

J’ai peur de toi

Qui es un peu trop loin,
qui es un peu trop près.
Mais tu ne prends pas soin
du toi qui n’est pas prêt.


Je hais quand tu es coupable
alors que tu es innocent.
Je hais quand tu es capable
d'être envers toi bien trop blessant.

J’ai peur de toi

Piétiné sous des orgueils
qui ne veulent te connaître ;
et je fais déjà ton deuil,
attendant de te voir naître.
J’aime tant ta différence,
je hais de voir dans ton regard
qu’est tirée ta révérence,
que le bonheur est en retard.


(écrit sur un coup de tête le 26 août 2012)

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