Mardi à l'hôpital (inédit)
elisabetha
Parler, parler, parler à en perdre la raison. Parler, parler, parler sans chercher son souffle. Parler, parler, parler parce que l'on a enfin retrouvé son cœur. Chassé le mauvais sang, l'amertume de l'humeur, le cri étouffé de l'angoisse qui explose. Tout libérer, ce flux d'eau resté en moi et qui prenait tout mon "moi". Diurétique, sauve qui peut, diurétique sauve moi. Et je fus entendue. Merci madame la doctoresse d'avoir osé la dose supérieure.
Ainsi l'enchantement de la vie reprend son cours. Le bleu du ciel est teinté d'un rais rose, quelques brumes troublent l'air qui le rendent moins lisse, et j'y lis l'harmonie, la légèreté-oui Marie- et la tendresse de retrouver mon regard de poète.
Je vous écris de ma chambre d'hôpital et celle ci est bien plus hospitalière que ne l'était ma chambre d'hôtel à cette époque, toute deauvillaise qu'elle eut été. Un été pourri. Ne jamais parvenir à atteindre la mer avec mes seuls pas.
Ici quelques mètres seulement me séparent de la terrasse, où je m'assieds sur un banc, en ayant pris soin de ramener mon oreiller avec moi, pour amortir la douleur de mon dos ossu. Pendant que je bronze, ma peau se farde d'un miel imaginaire qui reconstituerait sa douceur, et qui ferait disparaitre ces tâches sombres qui se sont donnés rendez vous sur mes bras. Je dis cela -en passant-. Après avoir eu tant de mal à rester en vie, le "look" commence à perdre de son importance. Avoir des dents et des cheveux suffit.
Mais il y a quand même un jour comme aujourd'hui, un grand sourire en plus. Pour cet essoufflement qui s'en va, pour cette force qui revient dans mes bras et dans mes jambes, et pour ce soleil dans ma tête qui s'appelle l'Envie.
J'ai l'envie et c'est bon. J'ai l'envie et c'est tout. J'ai l'envie et je vous l'écris.
Je me sens, comme beaucoup d'entre vous, en vacances.
je me souviens que parler me fatiguait, alors je me limitais au minimum, le rire m’étouffait, je vois que vous êtes en vacance , de souriantes vacances et je trouve cela si reposant de ne pas tousser à chaque mot sortant des poumons malins.
· Il y a plus de 8 ans ·Pawel Reklewski
merci Pawels. tes commentaires sont toujours romanesques. Au fait cette fois ci la séance de sophrologie m'a fait vraiment du bien. Elle m'a fait "exploser" mon mal-être étouffé et étouffant.
· Il y a plus de 8 ans ·elisabetha
très bien! tu vas mieux respirer et tu ne seras plus recroquevillée mai le buste largement ouvert pour aspirer de nouvelles idées souriantes...
· Il y a plus de 8 ans ·Pawel Reklewski
L'envie, le désir, de vivre, de tout ! heureuse pour toi !
· Il y a plus de 8 ans ·Anne Vigneau
merci Anne.
· Il y a plus de 8 ans ·elisabetha
Re coucou Elisabetha, oui effectivement pas reçu ton message, le wordspace de W.L.W a l'air défaillant ... Si tu savais comme je suis heureuse pour toi de te voir renaître à la vie, tu l'exprimes fort bien cette joie ... tu la mérites, bises
· Il y a plus de 8 ans ·marielesmots