MDR

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Le rire est le propre de l’homme, paraît-il.

Rire dix minutes par jour renforce son système immunitaire.

Voilà peut-être le secret de sa longévité.

À la veille des vacances, on se demande encore quel tire-bouchon utiliser pour fluidifier le trafic estival. Parce que juillet-août, ce sont des corps livides et cernés qui fuient au sud et des squelettes cuivrés au relent de mélanome qui remontent vers le nord. On se croise dans les nuages de gaz d’échappement. On râle et on est content en même temps.

Le problème, c’est qu’une fois les vacances terminées, le trafic continue à ne pas être fluide. La société, impuissante parce que trop grosse (c’est connu, les obèses connaissent des pannes érectiles), se borne à construire de nouvelles routes, des rocades, des bretelles, des ceintures et quelques chaussettes, ce qui permet l’arrivée de véhicules supplémentaires.

Question impuissance, on ne fait pas mieux au sujet de l’insécurité. On se viole, s’attaque, se poignarde, se pique, se contre-pique, se bombarde et se destroy davantage qu’avant, et que fait la société ? Elle se contente de jeter deux ou trois policiers dans la bagarre, armés tels des Playmobils, et de brancher des caméras presbytes.

Personne ne propose de s’attaquer à la racine du mal : réduire la natalité. Moins de monde sur terre, cela veut dire moins de véhicules, moins de promiscuité donc moins de frottements, de bagarres, de bombes à retardement dans les cours d’écoles. Et puis il faudrait une nouvelle civilisation. Mais si l’homme en recrée une, elle ne sera pas mieux que les précédentes parce qu’il acceptera toujours les cinquante kilomètres de bouchon et les dix heures d’attente sur les routes des vacances.

Si les animaux pouvaient rire de nous, ils se fendraient la malle. Ils ne le peuvent pas, et c’est peut-être ce qui les sauve encore. Car l’homme, peu enclin à l’autodérision, risquerait de mal le prendre.