Me fais la belle...

Jean Claude Blanc

chant du départ...direction l'Afrique du Sud, mercredi, j'en déguste par avance les attraits...à ma façon de fabulateur

                            Me fais la belle…

Mercredi soir, vais me faire la belle

Loin de la France où on se les gèle

Fier de m'enfuir à tire d'aile

Afin gagner mon 7ème ciel

Sud de l'Afrique soleil de miel

Où ses délices là-bas m'appellent

En vérité qui m'ensorcellent

A devenir immortel

En délaissant ce qu'est matériel

Attiré par riches archipels

 

Mais de franchir l'Equateur

Serai gagné par la stupeur

Car m'attend douce chaleur

Là-bas l'été, que du bonheur

Même fuseau, à la bonne heure

Déjà j'en rêve de ses saveurs

Certes voyage organisé

Je me prépare à en suer

Fais mes bagages sans oublier

Ma pipe, mes livres, mes mots croisés

Et mes carnets pour tout noter

 

Ce que j'ai l'angoisse de partir

Tellement pénard sur mes sommets

Car ça risque de m'en cuire

A tout quitter, pas habitué

Ménageant pas mon porte-monnaie

Economies toute une année

En une semaine, dilapidées

Pour ramener quelques rares objets

 

En consultant le planisphère

Je m'aperçois, vaste mystère

Que j'y aurai tête à l'envers

En même temps les jambes en l'air

Par chance tourne rond, notre boule de Terre

Pas comme la mienne, folle grabataire

Fais mon malin, car vu mon âge

Je serais mieux au patronage

Sachant que j'en mène pas bien large

Me le répéter, ça m'encourage

La preuve en est, j'en fais des pages

Sur ces collines, idylliques plages

 

10 jours de vacances chez les zoulous

Qui dansent la nuit comme des fous

Sur de faire des jaloux

Même si ça craint, pissant partout

Qu'anthropophages pour nos sous

La monnaie singe, même a un coût

 

Atteindre le Cap de Bonne Espérance

Ça tombe à point, seul en souffrance

Vais éprouver mon endurance

Loin de chez moi rude existence

Oubliant l'hiver, de froid en transe

Et les congères en abondance

Me faire la malle, je l'ai voulu

Insupportable mule têtue

Boucle ma valise et vous salue

Pour en revenir pas déçu

 

Comme blagueur, suis un expert

Pardonnez-moi si j'exagère

Prenant ma mine patibulaire

Vous en rajoute, à ma manière

Lisez la suite, ça va vous plaire :

Ce soir j'abrège mes commentaires

Tellement inquiet, autre chose à faire

De rassurer ma vieille mère

Que ce n'est pas vraiment l'enfer

De m'en aller au-delà des mers…

(A faire pleurer dans les chaumières

En la matière littéraire)

Longue excursion, 13 heures d'avion

En airbus 380

Pour le confort pas la question

Vont nous servir de coupe faim

Tangages, trous d'air à profusion

(Cerné d'hôtesses, filets mignons

Serait honnête, pour leurs seins

Pas les renier, toutes dans le même ton

Servant les plats, voir si manque rien

Aux passagers, de nature gloutons

Qu'en redemandent, pour pas un rond)

 

Comme ne suis guère rassuré

Ne me confie qu'à mon cahier

Car je ne voudrais pas passer

Pour un trouillard de retraité

(Voilà-t'y pas qu'une de ces fées

Qui gentiment vient me bercer

De boniments sans intérêt)

Vogue ma galère, drôle de refrain

Moi qui préserve ma petite santé

Pour à bon port, arriver

Même si c'est le début de ma fin

Sera pas dit, que j'ai pas osé

De me ficher de mon destin

(Pour ces demoiselles, quelle pitié

Jouer les frimeurs, fort baratin)

 

Bien sûr j'abuse, de cette histoire

Car ce n'est pas l'amer à boire

Millions de gens ainsi se barrent

Même pas morts pour la gloire

Pourtant me titille ma mémoire

A me seriner, c'est pas trop tard

Rester sur le quai, faire bande à part

(Encore grande gueule, gros malabar)

Sachant que le sort en est jeté

Je ne vais pas me dégonfler

Tout visiter, photographier

Pour vous charmer à mon retour

De mon séjour, pas un four

Pas emprunté issues de secours

Afrique du Sud, amour toujours

Le sublimer, unique recours    JC Blanc janvier 2018 (sur le départ)

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