Me laisse pas plantée là

Me laisse pas plantée là,
J’ai l’air conne et je suis seule.
J’étais mieux dans tes bras,
Si tu veux, je ferme ma gueule.

Je dirai pas que je t’aime,
Je dirai rien de tout ça.
Je le ressens quand-même,
Mais, promis, j’en parle pas.

Me laisse pas plantée là,
Seule sur ce trottoir.
Il pleut, il fait froid
Et je pue le désespoir.

On le sent à dix mètre,
ça risque d’attirer
A défaut de leurs maîtres
Tous les chiens du quartier.

Me laisse pas plantée là
Je te jure que je vais pleurer.
Si tu t’en vas sans moi,
Je frapperai même du pied.

Ouais, comme les gamins,
Je sais que c’est puéril.
Pour aimer un crétin,
Faut bien être débile.

Non, attends ne pars pas !
Je sais je l’ai encore dit.
Mais je me foutais de toi,
Je ne t’aime pas, c’est promis !

J’ai croisé les doigts, bon,
C’est pas une tragédie.
Continue à être con
Et ce sera vite parti.

Pourquoi tu grimaces ?
J’aurais pourtant juré
Que mon sac en besace
Planquait mes doigts croisés.

« Alors tu ne m’aimes pas ? »
Tu me demandes, dépité.
Sérieusement, décide-toi
J’ai pas l’éternité.

Quand je t’aime, quelle cata
Tu te mets à flipper.
Et quand je ne t’aime pas,
Tu joues les cœurs brisés ?

Je commence à ne plus savoir
Sur quel pied je dois danser.
L’odeur du désespoir
Vient peut-être de ton côté.

Faut dire qu’on est sous le vent
Alors je pourrais pas dire.
A te voir en ce moment,
Quand je ne t’aime pas, c’est pire.

Tu me lâches pas des yeux
Et on reste plantés là
On a l’air con à deux,
C’est vachement plus sympa.

Allez, viens on y va
Avant de choper la crève.
Je te prends par le bras
Et on s’accorde une trêve.

On s’engueulera lundi
Pour savoir si c’est mieux
Quand je t’aime et que je le dis
Ou quand t’es malheureux.

Allez, viens. Suis-moi,
Il commence à se faire tard
Reste pas planté là
Tout seul sur le trottoir.