Mékong

Patrick Gonzalez

Le Mékong devient jaune, grand fleuve indolent. Là bas sur l'autre rive, la nuit descend, s'accroche aux grands arbres, la lune ronde, laiteuse sombre à la canopée.

Les grands verres de whisky tonic, le paquet de gauloises, le flacon de quinine, la table de bambou.

La goutte de sueur qui perle entre ses seins, Elle en princesse luisante, lumineuse dans la nuit ivre. Elle, sa cambrure cuivrée, tendue, en rondeurs altières.

Sous la moustiquaire, le bruissement des insectes, la nuit chaude, brûlante.

J'ai bu  mille alcools forts à son ventre mouillé, découvert en silence tous ses jardins secrets…

Le jour c'est levé au fracas des caresses, c'est son corps qui s'élance, qui meurt, qui renaît oscille et balance au gré des jouissances .

Les singes, les oiseaux, la jungle omniprésente, un matin ordinaire au souffle du delta.

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