Mélody donne la cadence

Shaleen

Synopsis « Mélody donne la cadence »

Pour sa première mission sur le terrain, Mélody est envoyée au Salvador, à la prison de Santa Ana. Là, elle doit faire évader Charlotte Moreau, une jeune française accusée de trafic de stupéfiants et qui clame son innocence. Sur place, Mélody se rend vite compte que c'est la loi de la jungle : elle doit affronter la Pipa, chef de gang, qui aime jouer avec les nouvelles arrivantes.

Une fois sortie d'affaire, Mélody comprend que la CIA ne s'intéresse pas à Charlotte Moreau par altruisme. Elle est une ancienne membre de « Deus Ex Machina » une secte qui fait beaucoup parler d'elle en affirmant avoir trouvé le véritable Messie. L'histoire pourrait être drôle sans les nombreux attentats commis au nom de la secte qui se proclame « véritable religion » et vise toutes les autres. En ce début de 2012 et avec toutes les prédictions de fin du monde qui excitent l'opinion, les gouvernements et leurs services secrets prennent cette affaire très au sérieux.

Grâce aux indications de Charlotte, Mélody se rend dans un monastère isolé au milieu des Alpes. Là, elle découvre que la secte entraîne ses « nonnes » comme de véritables commandos et utilise même des drogues pour les rendre plus résistantes. Découverte, Mélody parvient à s'enfuir in extremis en plongeant dans le vide.

C'est alors que la secte annonce une grande cérémonie pour présenter au monde son Messie. Il s'agit d'un enfant d'une dizaine d'années, dont les pouvoirs de télékinésie peuvent effectivement être apparentés à des miracles. Fils d'une droguée qui l'a abandonné peu après sa naissance, il a été balloté dans des familles d'accueil américaines avant d'être adopté par une adepte de la secte. Pauvre, incompris, maltraité, il est présenté à la fois comme la victime d'une société déshumanisée et sa seule chance de survie.

Mélody séduit un des avocats de la secte et visite son ordinateur portable. Elle découvre tout l'organigramme de la secte, qui compte des hommes d'affaires influents et même des politiques. Mais le plus surprenant pour elle est un nom familier : Herman Finkel. C'était un de ceux qu'utilisait son père comme couverture. Est-ce un hasard ? Les recherches qu'elle lance sur cet homme échouent toutes sur des impasses. Elle tente d'interroger Mac Fleet mais n'obtient que des réponses évasives qui ne la satisfont pas. Pire, à chaque fois qu'elle espère rencontrer Herr Finkel, un imprévu l'en empêche. Parallèlement, les liens du suspect avec les Deus se confirment.

La suite de l'enquête va donc entraîner Mélody à Varsovie, sur les traces de ses parents et d'une secte aux intentions effrayantes.

Comme si cela ne suffisait pas, Mélody se voit imposer un collaborateur. Jean-Yves Duclos est un agent de la DGSE française, séducteur un peu trop macho à l'ambition dévorante. Ils auront la délicate mission d'essayer de s'entendre, mais surtout de déjouer un projet d'attentat visant la réunion des représentants des grandes religions à Genève.

Et quand le Pape sera personnellement menacé, Mélody devra retrousser ses jupons et donner de sa personne pour imposer sa cadence.

Personnage Mélody Arlen

Mélody Arlen est une enfant de la balle.

Ses parents, Jérémy et Jessica Arlen étaient des agents de la CIA, avec des états de service à inspirer une vocation. Mais Mélody ne sait rien d'autre d'eux. Si leur assassinat dans un hôtel de Varsovie le 7 mai 1989, en pleine chute du bloc communiste, a fait couler beaucoup d'encre dans le service les dossiers sont classés « secret défense ».

A deux ans, la fillette a hérité de deux médailles du Mérite et d'une légende à combler.

Mélody n'a pas de souvenirs d'enfance. Oubliée à l'orphelinat, elle a été récupérée à huit ans par son « oncle » Thomas Mac Fleet, directeur de section de la CIA mais surtout ami de son père. Il a entretenu la légende, lui insufflant l'amour de la patrie et du service, le sens du devoir et de la rigueur.

Orpheline de cœur, Mélody s'est forgée un caractère d'acier. Elle a développé une hypermnésie. en réponse à ses manques. Elle a récité au jury d'oral de West Point un texte de trois pages lu une seule fois. Durant ses études à l'académie militaire, elle a montré ses talents linguistiques (apprendre une langue en une semaine) mais aussi son tempérament volontaire, intolérant à l'échec et la faiblesse. Plus dure avec elle-même qu'avec les autres, elle cache des phobies soudaines et récurrentes soulignant ses failles affectives. Failles qu'aucun des tests du programme n'a cependant pu déceler. Car Mélody est aussi très intelligente.

Endurante, repoussant toujours ses limites, elle excelle dans les arts martiaux et les danses de salon. Elle peut trouver les ingrédients les plus secrets d'un plat élaboré par un grand chef, jouer n'importe quelle pièce de piano à l'oreille et a battu le record de l'épreuve de survie au camp d'entrainement (résultats non communiqués mais qualifiés « d'historiques » par la hiérarchie).

Majore de sa promotion, elle est la troisième Arlen à la CIA.

Elle n'a dit à personne qu'elle espère ainsi combler les vides de sa légende.

Remarquée pour ses qualités, elle est nommée officier de terrain malgré sa jeunesse.

Ce qui tombe bien car elle déteste les occupations habituelles des filles de son âge, comme faire les boutiques, parfaire son look ou rechercher le mari idéal.

Mélody est consciente de ses atouts physiques. Ses 1m69, 90-60-85, sa musculature fine et puissante attirent les regards et font tourner les têtes. Sa crinière auburn, sa bouche trop grande et ses yeux d'un gris métallique savent se rendre irrésistibles. Mais elle est aussi devenue experte en transformations pour les besoins du boulot.

Libérée, n'ayant pas froid aux yeux, elle considère sa féminité comme une force et une arme. Discrète et indépendante, elle n'affiche pas sa vie privée.

Au questionnaire d'admission, elle a répondu qu'elle « apprécie le sexe comme le bon vin ou la cuisine française, dans le contexte adéquat ». Et à religion : féministe pratiquante.

Née le 7 mai 1987, soit deux ans exactement avant la mort de ses parents, elle déteste qu'on lui souhaite son anniversaire.

Scène action « Mélody donne cadence »

Mélody acheva les derniers mètres jusqu'au mur d'enceinte dans une obscurité totale. La lune se cachait derrière le brouillard, le vent d'altitude la giflait. Pas le moment de se laisser perturber par des paramètres météorologiques. L'escalade du mur à mains nues lui prit de longues minutes durant lesquelles elle se concentra sur son effort. Enfin arrivée au sommet, elle s'accorda à peine le temps de souffler : les cloches sonnaient l'office de matines qui annonçait la fin de la nuit. Elle se remémora les plans de l'abbaye pour s'orienter sur les toits des bâtiments jusqu'au cloître qui jouxtait la chapelle. Puis elle se laissa glisser sur la pente, s'accrocha à la gouttière, se balança dans le vide et atterrit légèrement sur l'herbe.

Déjà les couloirs résonnaient des pas des nonnes. Mélody se coula entre deux piliers pour éviter le flot de robes sombres. Elle attendit qu'elles disparaissent dans le virage pour les suivre. Mais un trottinement la renvoya illico dans l'ombre : une retardataire se précipitait en soufflant.

« Toi ma cocotte, c'est le ciel qui t'envoie »

Elle la ceintura par derrière et lui accorda juste un « oh » offusqué avant de l'assommer. Puis elle revêtit sa robe pour se hâter vers l'office. La chapelle était bondée, déjà le premier chant louait le Seigneur. L'intruse hésita avant de repérer la chaise vide au troisième rang.

Elle s'appliqua à garder la tête basse tandis que ses voisines récitaient et rivalisaient dans les trémolos, espérant qu'aucune ne remarquerait ses vocalises de poisson aphone.

Après tout, elle n'avait pas postulé pour le conservatoire.

― Amen, lança le choeur.

Un silence suivit. Trop silencieux. Mélody risqua un œil au-delà de sa capuche et échoua sur un visage étonné. Et un autre.

― Sœur Bianca ! fit une voix impatiente.

Oups. Mélody comprit pourquoi la retardataire se hâtait ainsi. C'était à son tour. Mais de quoi faire ?

― Avé Maria, modula-t-elle avec espoir.

C'était peu. Trop peu.

― Butez l'intruse ! beugla la voix.

Ou un truc du genre en italien furieux.

Les capes révélèrent illico un arsenal peu liturgique. Maintenant elle savait. Mélody sourit poliment, enclencha sa balise de détresse à son poignet et passa à l'action.

Coup de pied, de poing, manchette, les premières arrivées furent servies. Mais les suivantes s'impatientaient déjà. Mélody pirouetta, s'appuya sur un bras pour se propulser au-dessus de la mêlée. Elle voltigea jusqu'à la chaire, saisit le filin d'un lampadaire et s'envola vers le crucifix. Des balles sifflèrent à ses oreilles, décapitant un saint.

― Pas à l'intérieur, idiotes !

Sur sa voûte, Mélody vit ses dames poser les flingues et sortir les lames. Les plus agiles l'imitaient pour voler à ses trousses. Que dirait le manuel de l'espion démasqué ? Sauve qui peut.

Plus que huit minutes avant d'être récupérée par l'hélicoptère au sommet du clocher. Impossible de passer par la sortie officielle, elle avisa le Christ à sa gauche.

― Désolée mon vieux, pas le choix.

Elle s'élança, ses pieds heurtèrent le vitrail de tout son élan. Le paradis vola en éclats multicolores. Le clocher se dressait à dix mètres, à peine visible dans la brume. Devant, un à-pic vertigineux. Pas le moment de paniquer. Elle avança péniblement contre la parois. Un tir la rata de peu. Notre père...

Enfin elle atteignit le clocher. Un bruit de moteur déchira la nuit. Où ? Impossible de voir. Elle crut deviner le filin de secours, hésita. Un autre tir la décida. Il devait être là. Elle sauta dans la nuit.

Scène érotique « Mélody en cadence »

On ne devait pas rigoler tous les jours dans le centre pénitencier de Santa Ana, Salvador. Aussi les détenues se pressaient-elles à la salle de douches comme des mouches sur un étron fumant. Seule Mélody goûtait moyennement le spectacle. La lame surgie du cran d'arrêt ouvrait sa combinaison carcérale avec une facilité de glissière, livrant son corps à la convoitise générale.

― Muy guapa ! On va s'amuser avant de te buter...

Des obscénités saluèrent le compliment et la promesse. Mélody déglutit. Elle frissonna quand la pointe d'acier joua avec son nombril, son téton. Malgré la situation, elle ne pouvait se détacher du regard qui la dénudait. Ténébreux. Incandescent. Carrément indécent. Pour ne rien arranger, elle était sublime, la Pipa. Torride et sauvage. Une bouche sensuelle et gourmande, des petites narines palpitantes, un beau visage éclatant de désir. Sa longue chevelure noire tombait sur des reins à la cambrure prometteuse, sa poitrine tendait généreusement le tissu de la combinaison. Elle avait de sacrés arguments et un couteau un peu trop tranchant, tous deux rivalisant pour affoler leur proie.

Mélody soupira. Que disait le manuel déjà ? Évaluer les forces.

Une vingtaine de détenues avaient envahi la pièce. Des filles de gangs, musclées, tatouées, violentes et sans plus rien à perdre, aucun espoir de ce côté. Au milieu était planté Javier, le chef gardien. Une montagne de graisse au sommet de laquelle luisait un crâne atrophié et deux prunelles lubriques, rien de bon à en attendre. Dans un coin, la jeune française à sortir de ce pétrin, terrorisée, inutile. Et en face, elle, désarmée, quasi nue, offerte.

Le rêve pour une première mission.

Sentant l'excitation de sa victime, la Pipa glissa sa main libre sous le tissu et palpa le ventre, remonta vers la poitrine qu'elle pétrit lentement dans sa paume avant de pincer le mamelon entre deux doigts.

Mélody soupira. Un flot de lave lui parcourut l'échine. Elle se cambra. Le public rugit un hola appréciateur. Certaines s'embrassaient à pleines bouches, d'autres se caressaient, ça devenait muy caliente. Pour ne pas être en reste, Javier saisit une fille, l'agenouilla devant lui, déboutonna sa braguette et en sortit un sexe monstrueux qu'elle se mit à sucer docilement.

― On l'appelle «elefante », ça t'inspire ? rigola Pipa.

Mélody frémit.

Etablir une priorité : d'abord éliminer l'adversaire le plus gênant.

― Je préfère un autre animal, si tu vois ce que je veux dire.

Sa main se glissa entre les cuisses du jeans et saisit l'entre-jambe. Brûlant, humide. La Pipa lâcha trois notes rauques. Elle voyait.

― Fuera, todos ! ordonna-t-elle.

Tout le monde obéit et sortit, sauf Javier qui n'avait pas fini son affaire.

Pipa poussa alors Mélody dans une cabine de douche et la plaqua contre la faïence crasseuse. Ses lèvres s'écrasèrent sur sa bouche, affamées, autoritaires, sa langue s'engouffra entre ses dents. Incandescente, Mélody répondit à son baiser. Une de ses mains visita la géographie moite du sexe tandis que l'autre préparait sa riposte. Car même si son ventre le réclamait, elle ne pouvait pas se laisser aller. Pas maintenant.

― Viens, gémit Pipa.

― J'arrive, promit Mélody soudain prédatrice.

Alors que son index jouait d'un relief complice, elle s'empara de la main armée et la projeta vers la gorge en un éclair. Le sang gicla dans un grognement de désir puis un ricanement amer.

Dommage semblait dire le regard mourant.

« C'était toi ou moi ».

Au suivant.

Derrière, Javier émit un râle de goret.

  • J'aime le synopsis très original, même si on est plus proche des intrigues de James Bond que de Malko Linge (à la différence des exploits du héros de Ian Fleming qui se déroulent dans plusieurs pays, les aventures de Malko Linge respectent une unité de lieu - la vieille recette aristotélicienne fonctionne toujours !). Le profil de Mélody (excellent choix de prénom - un clin d'oeil à Gainsbourg ?) est très travaillé.

    · Il y a environ 13 ans ·
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    saint-james

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