Mesures perplèxes

terosse

Marcher je ne puis plus, vivre je ne sais plus.

Perclus dans l'ignorance du bien,

Perdu dans le savoir du Mal,

Je chante la déchéance d'un cœur sage.

J'avais jeté la pomme,

Celle du désir, celui de vivre.

Quand je l'ai ramassé plus loin,

Elle avait pris les marques des pierres.

Je l'avais lancé, par mépris, dans le lointain.

Dans les fêlures, les vers _

Ils grignotaient sa pulpe.

Sous les ombres filantes, livide,

Je repense au destin stupide,

Aux gestes, à l'envie, à la foi.

Le ciel s'est assombri d'un gris

Qui appelle le vent maussade,

Celui du souvenir. Revenez,

Vers polis, ceux des feuilles

De mes livres: goûtons ensemble

Aux fiel sucré des mémoires légères.

A l'aube d'un soleil sombre et sans espoir,

Je repense en pleurant à mes ailes,

Et je crie ma haine dans le noir.

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