Métropole fauve

irae

Les oiseaux du matin me rappellent que j'ai sommeil

mais j'traine ma flippe et mes glandes

au fil des réseaux ou se languir d'ennui

dans l'étreinte des lumières artificielles

ou l'on ne palpe plus les corps

La flippe dégrafe son corsage

des bouts de peaux mortes dans les cannettes

dans le bleu la fumée orageuse

Je rêve la lune dans l'élégance du soupçon



Par la fenêtre, le chant rance des pendules

électrise le bout de mes doigts

ou je tire sur ma clope à la santé

des bruits sourds du bitume

et leur éveil vagabond

 

Par la fenêtre, s'agrippent les langueurs sibyllines

des froids passagers

« Qu'importe la danse tant que je danse avec toi »

jurent les amants

avant que l'indicible n'alourdisse les cernes

 

Ô passagers, criblant ma fenêtre

sans sommeil la fumée lassée des cigarettes

j'aurai juré m'y voire un instant

parmi les ogres errants

et les automobiles infinis

y laisser des bouts d'enfances

 

Lorsque toujours trop jeune se  succède la vie

entre Bruxelles

&

partout ailleurs

que le blues brûle sa dernière note

peut être

le gout d'une cigarette

ou l'odeur glacée d'une ligne de transport

est une fin valable.

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