Molécule, son nouvel opus

Un album composé sur un bateau en haute mer qui vous fait dériver en plein nulle part au milieu de tous. Un flow techno qui propulse dans un ailleurs abyssal.

Attention, production ultra trippante pour les noreilles et les neurones. Un travail conceptuel et introspectif du DJ français avec un son ciselé de malade, un bouleau de dentellière. Le frenchy exploite une galaxie de fréquences en utilisant la totalité du spectre stéréo dans ses moindres recoins.
Un plaisir d'écoute qui vous fera même croire que vous avez un casque stéréo tout neuf. Un truc à vous paumer gare Montparnasse pendant 4 jours sans trouver la sortie.
C'est la force de cette nouvelle création, sa capacité à vous ôter du réel en une nanoseconde.
Un minimalisme avec plein de choses à l'intérieur du dedans.
Des basses à la profondeur insondable qui vous capturent dans leurs filets avec rondeur dans une définition audio exceptionnelle. On flotte dans des nappes de synthés évanescents.
Une touche seventies, un poil de tonalité qui sent bon la rave, et plein d'autres bidules qui apaisent, perturbent parfois, mais noient toujours.
Le sculpteur sonore joue avec les références, les ambiances.
Un piano aquatique par-ci, une guitare sous-marine par-là, le vent, des loops comme des voix ou d'étranges bestioles de l'en dessous de l'eau. On est totalement largué des amarres.
Mais il y a aussi et surtout les sons du bord.
Cette sensation de tout seul perdu au milieu du monde y trouve sans doute sa source.
Des plombes à sampler la mer, le vent, le bateau, tout ce qui fait le bordel d'un voyage dans les vagues. Une identité forte qui donne toute sa singularité à l'album.
Une glaise sonique que molécule triture et déforme en plein accord avec sa base instrumentale. Des échantillons du vivant qui installent une écoute d'une rare intensité. Un feeling qui vous harponne le cortex tant que vous n'appuyez par sur pause.
On board traversée d'océans total apaisants, de la houle avec des tempos soft et quelques tempêtes aux sons plus rugueux, mais jamais brutaux. Tentez l'aventure, prenez un ticket et pour seul bagage un casque stéréo, mais surtout n'oubliez pas de revenir à terre, et ça c'est pas fastoche !