Mon Atelier d’Ecriture

Hervé Lénervé

Ecrire, c’est comme peindre, ça tâche les Âmes.

Le pro de l'écriture - Bonjour ! Pour commencer, j'ai pris le dernier texte d'Hervé comme exemple…

Moi – Merci, coach !

Le Coach – … à ne pas suivre. Nous allons le commenter ensemble.

Moi – De rien, prof.

Le Prof – Je cite : « C'était une pauvre masure, qui sentait l'usure de façade, à l'extérieur et le médicament accroché aux tentures, à l'intérieur. » Ok ! Je pose une question simple pour ceux qui sont érudits en décoration. Avez-vous déjà vus, une façade d'intérieure, comme des tentures pendues à l'extérieur d'une maison ?

Personne ne moufte ! Personne pour me défendre ! Serais-je seul sur terre ?

Moi – S'il vous plait ! Si je peux me permettre, allez, je me permets. Avant, on étendait sur une corde les tapis à taper. Aujourd'hui, c'est interdit de frapper des tapis, comme des amis, comme des bestioles ou même des enfants, aussi. La faute à qui, si cela ne se voit plus ? A notre Société Hyper Super Protectrice, la SHSP (Sciences Humaines, Social et Philosophie. Si, ça existe, j'l'ai lu!), pas à moi, monsieur le censeur.

Le Censeur – Là, n'est pas le sujet, Hervé. Extérieur, intérieur, dans votre texte, est superfétatoire.

Moi – Super fé gaffe, quand même ! Je fais du karaoké. Ceinture noir, 3ème dames ou dan de kayak, aussi. Mais vas-y, continue Machin, je ne suis pas susceptible.

Machin – Excusez-moi, Hervé, je vous soumets à une critique constructive.

Moi – Ok, construisons ensemble, my friend !

My Friend – Je continue, donc, toujours en citant, encore à propos de la maison que vous personnalisez…

Moi, correcteur - Que je personnifie, oui, votre seigneurie ! Mais continue je suis tout cuit.

La Seigneurie – Effectivement, que vous personnifiez, je cite : « … Combien de pauvres vieux avait-elle vus dépérir en son sein, puis mourir en ses murs ? Combien de petites vieilles avait-elle assistées jusqu'à la faim ultime, la Der des Vers, dans leurs solitudes (curieux le pluriel pour de la solitude extrême) de veuves éplorées? » Bien ! On sent une prétention littéraire dans l'empathie d'une chose sur des êtres. Malheureusement cette prétention devient prétentieuse, limite pédante et vous gâchez vos descriptions par des ajouts superfétatoires

Moi – T'aimes bien le superfétatoire, toi ! Tu marches au super supérieur avec plomb, my car.

The Car – Ne le prenez pas ainsi, Hervé, nous sommes, ici, pour vous aider à vous débarrasser du…

Moi – Du superfétatoire ?

The Car – Non ! Du superflu seulement.

Moi – Ok ! Je comprends mieux à présent, docteur !

Le Docteur ès écriture – Bien. Je prends un nouveau contre-exemple : « Elle me fixa de son œil fermé comme la vulve d'une gamine… » Une comparaison se doit d'être poétique et là non ! Désolé ! Elle ne l'est pas et on frise la perversité.

MOI -  Je suis un poète par vers cités et par mon adversité, Bidule !

Le Bidule -  Je vais arrêter, car je sens que vous n'êtes pas encore prêt à entendre des conseils utiles et pertinents pour améliorer votre écriture.

MOI, contrit – Pourtant, je mettais bien entraîné devant ma glace, ce matin, votre Majesté.

Sa Majesté – Essayez devant votre écran et les mots couleront d'eux-mêmes sur le clavier.

MOI, admiratanatif – Ouah ! Drôlement bien dit, l'autre !

L'Autre -  Ok ! Je vais prendre un autre texte, tient d'une femme pour changer.

MOI, JE – Bonne idée, une femme pour changer de literie et comme je ne pense pas encore en être une, de femme, pas de literie. Ça me va à ravir !

Une femme, dans l'assistance – Ne sois pas méprisant envers les femmes Hervé, tu ne vaux guère mieux.

MOI, JE, EN PREMIER – Merci pour le guère, mais ce n'est pas tellement flatteur, ce que tu viens de dire, pour la gent féminine à laquelle, sans preuve du contraire, tu appartiendrais, Machine !

Machine, vexée – Je ne te parle plus.

MOI, rancunier – Tant mieux, je ne t'écoutais plus.

Dommage, que je sois si con, car Machine était Michtobelle. Mais là, j'avais ruiné mes chances de la séduire pour trois générations. S'appelait-elle, Micheline, la Machine, qui siffle dans nos campagnes où mugissent ces féroces soldats ? S'appelait-elle, celle qui aurait été ma confidente, mon âme sœur et plus si affinité ? Mais nos affinités étaient infinitésimales, à présent.

Le Maître -  Sophie, nous écrit : « N'en finirons-nous, donc, jamais, de ces brumes qui gangrènent nos âmes meurtries et « nostalgisent » nos pensées flétris… C'est euphonique, cela sonne comme une promesse d'un récit poétique. Nos pensées flétries évoquent la fleur fragile, nous sommes dans le champ du sensible. Bravo Sophie, félicitations !

Bien sûr, il espère se la faire la Sophie, le Gourou, donc… dans ces cas-là, il faut toujours que je la ramène, par jalousie surement.

MOI – Je connaissais le champ des possibles, le chant du cygne, à la rigueur, mais le champ du sensible, non ! j'connaissais pas !

Le Gourou – Il faut justement que vous élargissiez votre champ de vision, Hervé, ne pas rester cloisonné dans vos habitudes, vos certitudes, vos chaussons d'écriture.

Ouah, l'autre, le Gourou ! Plus bas que terre, il me mettait avec un zeste de dérision à la fin sous les applaudissements de l'assemblée.

***

Voilà pourquoi, je ne mets jamais les pieds dans ces clubs d'écriture à la gomme de noix de pélicans, je préfère aller au bistrot et de loin ! De plus, il est plus près de ma piaule que la Maison de la Culture. Ce n'est pas superfétatoire !

 

  • De toutes façons si tu te pointes débraillé j'ouvre pas !!!

    · Il y a environ 7 ans ·
    10

    gill

  • Merci Docteur ! Ca faisait bien des lustres que je ne m"étais pas autant régalée, Chapeau

    · Il y a environ 7 ans ·
    10

    gill

    • Ecoute, cela faisait bien des lustres que je n’avais pas attiré la curiosité d’un lecteur, d’une lectrice. Je vais aller te visiter pour te connaître un peu. Cela se fait chez les gens bien élevés, tout comme il faut. « Dis bonjour à la Dame ! Retire les doigts de ton nez ! Reboutonne ta braguette ! Enfin la bonne éducation, quoi !

      · Il y a environ 7 ans ·
      Photo rv livre

      Hervé Lénervé

  • Te lire c'est comme manger des dragibus les kilos en moins, j'adore et vais en reprendre si tu permets

    · Il y a environ 7 ans ·
    10

    gill

    • Vas-y ! Je ne fais pas grossir. Je suis dégraissé, estampillé bio, faible calorie. Certificats médicaux du vétérinaire fournis.

      · Il y a environ 7 ans ·
      Photo rv livre

      Hervé Lénervé

  • Bravo.

    · Il y a environ 7 ans ·
    Black

    le-droit-dhauteur

  • Ah, mais les tables de bistrots ont accueilli tellement de poètes....bravo Hervé !

    · Il y a environ 7 ans ·
    Louve blanche

    Louve

    • Merci ma Louve ! C’est vrai, combien de poètes maudits y ont écrit leurs plus bô poèmes, d’écrivains cafardeux leurs plus beaux textes. Mais pour la grande majorité des fois, ces tables, ces comptoirs de bistrots n’ont connu que des poivrots débitants leurs litanies de critiques sur les dérives du Pouvoir, leurs aigreurs sur le système et la Société, leurs bêtises avinées sur les tous et les riens. Et oui, Tous les poivrots ne sont pas des Blondin, ils n’écriront pas « Un singe en hivers », ils n’écrivent déjà pas à leur mère, alors…

      · Il y a environ 7 ans ·
      Photo rv livre

      Hervé Lénervé

    • Certains ont besoin de noyer leur mal de vivre dans l'alcool, mais ça n'a jamais été la solution !

      · Il y a environ 7 ans ·
      Louve blanche

      Louve

  • "MOI, admiratanative" , ce déjanté, cette vivacité des dialogues, quel brio ! et cette gradation dans le choix des noms des interlocuteurs , sans parler de la typographie finale du Moi !

    C'est vrai que le comptoir du bistro est une bien meilleure école ! et plus encore inspirant !

    · Il y a plus de 7 ans ·
    Image de femme baroque

    anna-c

    • « Inspirant » est un mot prescrit de mon vocabulaire à partir de 20 heures, je dis simplement « inautregarçon ! »

      · Il y a plus de 7 ans ·
      Photo rv livre

      Hervé Lénervé

  • Très bon texte !

    · Il y a plus de 7 ans ·
    49967 4832e34b8ef74d58bc32

    bartleby

Signaler ce texte