Mon coffre à jouets
stonemarten
Déposer ses rêves d'enfant au fond du coffre à jouets.
Fermer à clef, emprisonner les monstres cachés.
Tes caresses écœurantes et mes larmes étouffées.
Grandir et renoncer, renoncer à la douceur de tes draps de papier.
Abandonner l'idée de pouvoir exister.
Survivre à moitié, dans un souffle, de guerre lasse.
Errer dans la foule sans savoir où aller.
Noircir des pages, salir son corps.
Hurler de peur de disparaître au milieu de ces pantins désarticulés.
Suffoquer au milieu du silence de mon passé.
Prétendre être l'autre, juste en face ,dans ce miroir encrassé. Porter un costume trop sombre, trop grand au milieu d'un bal morbide de squelettes démantelés.
Effacer l'or de mon corps, l'argent de mon cœur.
Fondre mon âme dans du plomb pour pouvoir garder les pieds sur terre.
S'accommoder de la misère.
S'emprisonner dans l'éphémère.
Vivre trop vite, vivre à l'envers.
Vivre pour l'autre.
Ce goût amer.
Et dans ma bouche,au bord des lèvres
Des mots d'amour que tu espères.
Et le silence qui se fracasse au milieu de morceaux de verre.
Des bouts de glace et de mon âme que tu ramasses à la petite cuillère.
Un peu de fil et de patience pour recoudre ma peau de misère.
Un peu de temps et d'innocence pour chasser le diable et l'enfer.
Et mettre au monde tous ses regrets.
Offrir le poids de son passé.
Léguer la peine et la rengaine d'une vie perdue à divaguer.
Apercevoir dans le creux de ton cou juste ce qu'il me faut de lumière.
Te bercer tout contre moi assise au bord de la terre.
N'écrire plus que pour toi.
Vendre le reste de mes maux aux enchères.
Dans le gris de tes yeux puiser un peu d'encre bleue.
Dans le gris de tes yeux puiser un peu de nous deux.
Et mes mots qui ne résonnent plus, même pas au fond de l'univers.
Voir un peu de neige tomber sur mes cheveux.
Et à trop te sourire, en creuser mon visage.
C'est ce que les gens appellent "prendre de l'âge".
Moi je crois que c'est Dieu qui me murmure qu'il est temps qu'on se sépare.
Ne dis jamais au monde que j'ai écrit pour toi.
Dis leur que les mots ont été inventé pour que je parle de toi.
J'ai particulièrement aimé tout!!!
· Il y a presque 10 ans ·Une sensibilité à fleur de peau, et certains mots comme des phares sur l'océan du vide.
Tu te fais trop rare!
Frédéric Clément
Merci merci merci.. venant de toi, c'est toujours un immense compliment!
· Il y a presque 10 ans ·stonemarten
Très beau texte sur l'âge et le temps, j'ai particulièrement aimé le début.
· Il y a presque 10 ans ·lylia
Merci beaucoup Lylia.
· Il y a presque 10 ans ·stonemarten
Superbement écrit, des émotions ambigües dans la tristesse de l'âge. Merci.
· Il y a presque 10 ans ·milenagorski
Merci à toi surtout!D'avoir pris le temps de me lire... merci beaucoup!
· Il y a presque 10 ans ·stonemarten
De rien, on ne tombe pas sur certains écrits par hasard, merci à toi.
· Il y a presque 10 ans ·milenagorski