Mon frère dans les étoiles
clouds6
C'est fou, j'adore les mots, mais je n'en trouve aucun suffisamment fort pour décrire ma peine.
Pourtant, j'ai envie de leur dire, à tous ces gens qui me parlent, qui rient, j'ai envie de leur hurler d'aller se faire voir. Qu'ils me laissent tranquille, car leurs soucis ne sont rien face à ce vide immense dans mon corps.
Je voudrais pouvoir leur expliquer que depuis ton départ mon monde est gris, enfermé sous une chappe de béton.
J'étais déjà triste, avant. Petite fille mélancolique et abîmée. Mais tu étais là, toujours, ma bouffée d'oxygène. Et maintenant ?
Comment expliquer à ces autres que mon cœur ne bat plus qu'une fois sur deux, que je te retrouve partout, à chaque seconde, dans le moindre éclaircissement, fugace. Comme le reflet du soleil lorsqu'on ouvre une vitre. Qui s'imprime pourtant profondément en moi. Toutes mes anecdotes te concernent, chacun de mes faits et gestes n'a de sens que parce qu'à un moment donné tu étais là, tu as dit ça, tu as fait ça.
Tu es parti sous un grand soleil, et j'ai trouvé ça tellement injuste. J'en voulais à ces gens en manches courtes qui profitaient de la chaleur. C'est irrationnel mais comment pourrais-je l'expliquer ? Qui pourrait comprendre ? Je préférais étouffer sous mon pull-over noir plutôt qu'avoir l'air détendue en sentant les rayons brûlants sur ma peau, à l'idée que l'été s'installait enfin.
Depuis, je replonge sans cesse dans mes souvenirs, qui m'entaillent comme des lames de cutter, et à la fois me réconfortent.
Depuis, il y a eu mon anniversaire, sans toi.
Il y a eu un Noël, sans toi.
Un jour de l'an, sans toi.
Bientôt, ce sera ton anniversaire.
J'en ai la nausée, cette vingt-neuvième année je la déteste.
Dans deux mois et seize jours, ça fera un an. Et c'est terrible à dire mais c'est passé vite. Mon cerveau ne s'est toujours pas fait à l'idée que nous ne nous reverrons pas. Parce qu'il arrivait que le temps passe sans que l'on se croise ni se parle. Nous savions que l'autre était là, tout près.
Dans un sens, c'est encore le cas, plus que jamais maintenant. C'est certainement pour cette raison que, même si je pleure chaque jour, je ne percute pas encore. Pas totalement.
D' ailleurs, dans quatre jours, je compte bien me parer de mon plus beau sourire et trinquer, à toi, G., mon frère dans les étoiles.
Le seul et l'unique.
C'est tellement émouvant! Bravo pour ce sourire qui peut changer bien des choses, votre frère dans les étoiles est bien avec vous et c'est beau.
· Il y a plus de 2 ans ·aile68
Merci, infiniment. Effectivement, il est avec moi, plus que jamais.
· Il y a plus de 2 ans ·clouds6
Pourtant les mots, tu les as trouvés.
· Il y a plus de 2 ans ·Un texte beau, fort et déchirant.
De tout cœur avec toi.
Christophe Hulé
Merci beaucoup ça me touche énormément.
· Il y a plus de 2 ans ·clouds6
Comme je comprends cette douleur, car comme Vous, j'ai perdu trois êtres chers en quelques années, le dernier il n'y a pas si longtemps. Je me retrouve dans vos mots, de très beaux mots qui rendent un superbe hommage à votre frère. Que vous dire : bon courage, mais ces mots sont bien dérisoires...
· Il y a plus de 2 ans ·Louve
Merci de tout cœur. Je suis avec vous par la pensée.
· Il y a plus de 2 ans ·Comme disait Hugo "Tu n'es plus là où tu étais, mais tu es partout là où je suis" je trouve cette citation criante de vérité.
clouds6
Et il avait raison !
· Il y a plus de 2 ans ·Merci pour cette pensée.
Louve