Mon hospitalisation à moi. (Tranche 3 et fin.)

Donc à force de m'envoyer tous l'oxygène du pôle nord dans les bronches, des cris de protestation de la part des Inuits se firent entendre et Ô miracle inouï ! Alors qu'on ne les avait pas écoutés depuis, disons, tout le temps, cette fois ils furent entendus et on me réduisit le débit, pour revenir à un petit tuyau transparent tout à fait convenable, respectable et très seyant sur les plateaux télé pour parler de mon dernier opus : « Qu'est-ce que t'as dans le pif, dis donc, c'est naze ! » Comme mon état ne justifiait plus la présence de la jolie et jeune et célibataire infirmière en station de chevet à mes côtés, on me transféra en chambre normale pour maladies infectieuses et tropicales. Alors que je n'étais pas retourné sous les tropiques depuis au moins cinq ans. Bon, ils me dirent qu'ils n'avaient rien d'autre et comme je n'avais pas droit au chapitre et que je m'en foutais, tout était pour le mieux. J'avais retrouvé une autonomie relative, celle de la longueur de mon petit pipe-line d'oxygène made in esquimaux, j'étais assez content de mon sort, excepté que ayant pris l'habitude de vivre sans dormir, je continuais à le faire avec le minimum syndical de sommeil, environ deux heures par nycthémère. C'est peu, certes, mais cela me permit de supprimer les hallucinations nocturnes, ouf ! De retrouver un esprit sinon cohérent, du moins assez convenable pour donner le change, car les internes ne me posaient plus des questions, genre, monsieur Lénervé vous savez en quelle année nous sommes ?

Voilà, c'est la fin de mon aventure aux pays de la folie, il faut savoir que le service de psychiatrie était attenant à la Réa. Coïncidence ou vase communicant ? Question qui restera sans réponse par faute de curiosité de ma part !