Mort lente

jo75

Paris, dans une maison de retraite...

Assise dans son fauteuil, elle attend son thé. On le lui apporte. Elle le boit du bout des lèvres, par peur de se brûler.

Une heure passe. Elle s’endort, bercée par le balancement régulier du pendule.

Soudain, le téléphone sonne. Elle se lève avec difficulté, trottine prudemment vers le combiné. « Bonjour Maman, je suis désolée mais je ne peux pas venir aujourd’hui. J’essaie de passer demain, promis.» Elle ne répond rien, trop habituée à ce refrain, et hoche simplement la tête.

Lentement, elle retourne à son fauteuil, traînant ses quatre-vingts années, se rendort, pour ne plus se réveiller.

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