MOTS, SIGNES ... ET SILENCES

Isabelle Revenu

Il y eut des mots que j'ai fait miens

Des signes que j'espérais

Et des silences qui me font mal.

Je suis né sous vide un jour de début de printemps. J'étais vierge de toute oppression, de toute idée reçue.

J'avais des chants d'oiseaux-lyres au détour de mes tympans et du miel à profusion sur le bout de ma langue.

Mes yeux ne devaient déjà voir que toi et mes mains se préparaient aux tiennes. Mes bras grandissaient dans l'attente d'un sourire.

J'étais bien. J'étais prête.

Je savais ...

Et puis...

Puis rien ne s'est passé comme prévu. Tout s'est gâté.

J'ai grandi à tort et en travers. Je ne me rappelle plus ce qui a poussé d'abord. C'est trop vague, trop confus et beaucoup trop lointain. Je ne maîtrisais plus rien.

Mes formes s'emboitaient à la mords-moi le noeud gordien. Démesurément obscènes. Tristement lourdes et compliquées.

Un labyrinthe de Pan, une salissure, un crachat.

Je me suis entortillé sous un manteau de plénitude forcée d'ordres contrariés. Livides et sans parfum.

Instinct de survie ? Aide-mémoire inversé ?

J'ai crû dans tous les sens. A la vie, à l'amour.

A l'éternité cosmique.

Je voulais me lire dans tes yeux.

Rien de tout cela n'est arrivé. Et rien n'arrivera.

Il n'y a pas de miracles.

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