mouches de bonne compagnie

rechab

C'est la lumière qui faiblit, ondule, se redresse,
puis de nouveau s'étiole.
C'est une fin d'après-midi
où les mouches gravitent autour du lustre :
elles se rassemblent, s'accouplent,
se séparent et se regardent évoluer,
admiratives, avec leurs yeux à facettes.

N'étant pas assez connaisseur
pour apprécier à leur juste valeur
leur vol saccadé, les directions inattendues,
les atterrissages réussis,
les subtils entrechats de leurs pattes,
je laisse ce plaisir aux entomologistes
qui suivent les exploits des drosophiles...

Malgré le succès de la salle
dans laquelle elles se croient autorisées à évoluer,
mon impatience risque fort de perturber
ce ballet bien éloigné du serein "lac des cygnes".
Bien sûr, ce sont des animaux comme les autres,
- enfin ,qui ont leur spécificité sans doute leur raison d'être
dans la biosphère de l'appartement -
Cependant des mesures s'imposent.

J'éviterai le radical aérosol qui trucide,
mais dont je peux absorber les émanations,
laisser pendre des rubans bien pratiques,
cependant fort peu esthétiques
dont le pouvoir adhésif décourage
les vols intempestifs.
Je vais donc apprivoiser des oiseaux
pour imposer à ces insectes ,quelques frayeurs,
et par la même occasion ,respecter la chaîne alimentaire :

certes j'aurai désormais le bruit d'autres ailes,
mais mon régime que l'on sait très personnel
se contente volontiers de soupe de poireaux
et de sandwiches jambon-beurre.
Une fois la mission terminée
et ce petit peuple bourdonnant exterminé,
j'adopterai un chat ( oh! un des plus lestes ! )
qui se chargera du reste
- des mouches et des oiseaux -
cela sera son dernier rôle
avant de passer à la casserole...

RC

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