NAC

Hervé Lénervé

« Tu dores encore, ma p'tite cocotte ? »

Bien sûr, vous pensez que je m'adresse à un animal familier, en faisant une faute de conjugaison au passage, une chatte, un petit chien efféminé. Voire, une enfant en retard à l'école. Pas du tout. Je m'adresse à ma marmite qui dore mon petit-déjeuner, un poulet roti.

Oui, j'ai pris pour animal de compagnie, une marmite. J'essaie de la faire reconnaître en tant que NAC aux autorités compétentes.

Mais on me répond que ce n'est pas un animal, mais une chose. On voit bien, ici, tout le mépris, qu'ont ces gens, pour même refuser le statut de simple animal à une casserole.

Je suis actuellement en procès avec les Représentants Officiaux des NAC. Je ne demande pas d'étendre le statut d'animal à tous les ustensiles de la cuisine, mais seulement aux marmites. Les poêles n'ont qu'à aller se faire cuir des œufs.

De toute façon, je m'en fous ! J'appelle ma marmite, ma p'tite cocotte et je ne vois pas pourquoi, les NAC, m'interdiraient de le faire. Ce ne sont que des bestioles, dont certaines ne mériteraient même pas le titre de choses, et toc ! La prochaine fois je prendrai un poulet roti comme NAC, on verra bien, s'il me refuse encore le statut d'animal familier sous prétexte qu'on les mange.

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