Ne pas bouder le progrès.
Hervé Lénervé
Ma femme utilise tous les cosmétiques, baumes et pommades ; crèmes de jour, crèmes de nuit, crèmes toujours, tout ce que le marché puisse offrir, en payant quand même un peu. Quand les produits de beauté ne suffisent plus, elle abandonne la médecine douce pour passer à la hard- métal-chirurgie.
Ma femme trouvait qu'une de ses dents était prééminente, elle était trop incisive, elle porta des gouttières transparentes jours et nuits pendant plus d'un an et retrouva un sourire dentifrice. Elle trouvait que la peau de son visage se relâchait, un lifting retendit le drap sur le matelas. Son nez ne lui avait jamais plus, un grand coup de bistouri pour un petit appendice, il rentra dans ses normes.
Je ne critique pas, je comprends que les femmes, toujours à la merci du regard socio-publicitaire, aient plus de motivations, que nous les hommes flegmatiques et nonchalants, pour coller au plus près des exigences du modèle imposé par la Société machiste et phallocrate.
En dix ans, ma femme s'est tout fait refaire de la tête aux pieds, des pieds à la tête et dans l'autre sens aussi. Faux seins, faux cul, faux tifs. Je la voyais rajeunir et embellir jour après nuit et brouillard. Elle remontait les ans vers la matrice originelle. Je n'étais pas peu fier de marcher dans la rue avec une belle jeune femme, même si on pouvait penser que je sortais avec ma fille et recevait quelques œillades réprobatrices sur la façon d'enlacer et d'embrasser sa fille.
Le malheur qui n'arrive jamais en retard et qui ne se base que sur les apparences arriva à l'heure, mais seul, quand elle commença à me regarder d'un œil circonspect. Je la voyais souvent m'observer à la dérobée, elle me jaugeait, me mesurait, me soupesait, évaluait mon sex-appeal. Elle ne me trouvait plus tellement à son goût, plus assez bien pour elle. J'avais sans cesse l'impression de passer un examen technique d'obsolescence. Je me redressais autant que ma rigidité chronique me le permettait. J'utilisais des vêtements et un langage plus jeunes. Enfin je faisais des efforts pour garder mon épouse, car je voyais bien que les autres, vous savez, ces autres hommes-là, ne regardaient plus mon épouse comme une femme épousée et repoussante.
C'est certainement la seule raison pour laquelle, je me rendis au rendez-vous, qu'elle m'avait pris chez son chirurgien plastique. « M'en fous, avec moi, il a du pain sur la planche, le boucher. Il va transpirer le charlatan magicien pour faire de moi de la belle ouvrage !
Abracadabra !
Maintenant que nous ne sommes que des vieux sans âge, sans avenir nous avons perdus avec la patine de nos rides, notre passé. Nous errons, encore un laps de temps, dans les limbes d'un présent insipide sans continuum temporel.
Oui, mieux vaut les rides que devenir comme les frères Machins...des monstres !
· Il y a presque 7 ans ·Louve
rire ...."les pôvres" !!!!!!
· Il y a presque 7 ans ·anna-c
Les frères machins n’ont pas eu recours à la chirurgie, ils ont été atteints d’une maladie génétique rare, l’acromégalie. Leur génie a été de laisser gonfler la rumeur et de se servir de leur maladie pour se faire passer pour des ET. :o][
· Il y a presque 7 ans ·Hervé Lénervé
Alors là, je ne savais pas ! Merci de m'avoir appris quelque chose Hervé !
· Il y a presque 7 ans ·Louve
j'adore aussi !
· Il y a presque 7 ans ·Condamnés à la peine capitale les "vieux beaux" !
anna-c
Tient ! « Vieux beau », je le prends pour moi ! Ha, ha!
· Il y a presque 7 ans ·Hervé Lénervé
Qui derida devint philosophe ?
· Il y a presque 7 ans ·yl5
Qui ridera, ridera bien le dernier ! :o]
· Il y a presque 7 ans ·Hervé Lénervé
hahaha très bon vous deux !
· Il y a presque 7 ans ·anna-c
J'adore !!! Bien écrit mais tu tapes trop vite sur ton ordi !(son nez...jamais plu !!!)
· Il y a presque 7 ans ·Gabriel Meunier
C’était un plus singulier. « Son nez ne lui avait jamais plu. » On se rattrape aux branches comme on peut. ha, ha !
· Il y a presque 7 ans ·Hervé Lénervé